Philippe Durand, directeur de programme de Bureau Veritas Certification, répond aux questions sur l’élaboration d’une démarche qualité BIM (building information modeling). Une vidéo réalisée à l’occasion du Grand Circuit Contrôler le Bâtiment.
Retranscription
Le numérique a t-il changé la relation entre le certificateur et le diagnostiqueur ?
Inévitablement, le numérique change les relations avec l’organisme de certification parce que l’ensemble des données qui arrivent peuvent être recoupées assez facilement.
Le digital est la résultante d’un choix de données à orchestrer. Donc si on a la connaissance de la façon dont le digital a été construit, on peut très facilement trouver les risques et la failles dans un système. L’humain est important mais il peut avoir une humeur changeante, tandis que le digital n’en a pas.
Une certification BIM verra-t-elle le jour prochainement ?
Aujourd’hui, Bureau Veritas est plutôt militant pour certifier la maquette BIM et la fiabilité des données dans un objectif d’économies d’exploitation. On est dans une phase transitoire où il faut accepter de mesurer le résultat, d’analyser les causes au cas où les résultats ne seraient pas bons, et de voir les opportunités de travailler sur comment monter un schéma de formation en premier lieu, mais également un schéma de certification le cas échéant.
Ce qui est certain, c’est que quand on fait du BIM, c’est comme quand on fait du smart building, il faut complètement décloisonner et retirer tous les silos qui existent. Et vraiment partager, parce que le partage d’information seul – sans volonté d’avancer ensemble – ne permet pas de réussir le BIM.
Comment améliorer la compétitivité de son entreprise ?
Pour améliorer la fiabilité et la performance de son entreprise, il faut ouvrir ses portes et montrer les choses telles qu’elles sont. Partager l’expérience, grandir ensemble et bénéficier des axes de progrès qui peuvent se dégager dans le temps. Une fois encore, la certification est un outil qui permet de dégager des axes de progrès dans le temps, tout ne se fait pas toujours du jour au lendemain pour des raisons économiques. Mais ce qui est important c’est de se faire la réflexion, ne serait-ce que pour se dire « mon entreprise, elle va aller vers un risque parce qu’elle ne devient plus concurrentielle, parce qu’elle n’a pas évolué ; j’ai peut-être des budgets à dégager, donc il faut que je m’organise pour mieux produire, dans un premier temps ».
Donc c’est une véritable réflexion sur la pérennité des entreprises pour qu’elles travaillent dans de bonnes conditions et – dans un monde qui devient de plus en plus judiciaire – qu’elle soit armée pour diminuer ces phases critiques. Et on sait que le BIM, devant le manque de fiabilité des informations que l’on peut avoir, ce sera des sources de litige inévitables.