Si la maintenance des réseaux de télécommunication s’est poursuivie pendant le confinement, les opérateurs doivent à présent préparer la reprise des chantiers afin de retrouver au plus vite le rythme nominal des déploiements. Didier Cazes, responsable des Affaires Publiques à la direction Fibre d’Orange, fait le point sur les dernières évolutions du déploiement de la fibre et sur les conséquences de la pandémie du Covid-19.
Comment avance le déploiement de la fibre optique et de la 4G en France ?
Sous l’impulsion du Plan France Très Haut Débit, dont l’objectif est d’apporter le « bon débit pour tous » à l’horizon 2020 et le « très haut débit pour tous » d’ici 2022 sur l’intégralité du territoire français, l’ambition de déployer la fibre optique et de nouvelles générations de réseaux mobiles est pleinement engagée.
Au cours de l’année 2019, près de 5 millions de locaux ont été rendus raccordables sur l’ensemble du territoire, contre 3,2 millions l’année précédente sur la même période, dont 2,87 millions raccordés par Orange. Le nombre total de locaux raccordables au 31 décembre 2019 est ainsi passé à plus de 18 millions.
Concernant la 4G, plus de 7 000 relais mobiles ont été activés partout en France, amenant le taux de population couverte en voix/sms à 99 %. Début 2020, 90 % des sites mobiles Orange ont ainsi été convertis en 4G.
La crise sanitaire remet-elle en question le modèle de développement du numérique dans la ville ?
Les premiers retours d’expérience sur la crise sanitaire ont démontré l’intérêt d’accéder aux services numériques, vecteurs du maintien du lien économique, social et éducatif, et leur rôle primordial dans nos quotidiens. S’il reste encore des immeubles qui n’ont toujours pas répondu favorablement à l’entrée de la fibre, les freins à la décision pour l’installation du très haut débit, fibre ou mobile semblent avoir totalement disparu. L’ère de la ville numérique ou de l’immeuble connecté est bien réelle puisque la majeure partie des acteurs de l’immobilier sont conscients que le raccordement à la fibre est devenu un argument différenciant pour le marché du locatif et de l’achat.
Comment voyez-vous la reprise du marché post-Covid-19 ?
La reprise ne se fera pas d’un claquement de doigt. Lors de la crise de 2008, où beaucoup d’industriels et d’installateurs avaient vu leur activité momentanément stoppée, le redémarrage avait pris plusieurs mois. Dans le cas de la crise sanitaire que nous vivons actuellement, tout a été mis à l’arrêt. Toute la chaîne de réalisation a été perturbée, de la décision en assemblée générale à la réalisation des chantiers de l’arrivée de la fibre dans l’immeuble. Avec les délais relatifs à l’appropriation de tout un chacun des nouveaux modes d’intervention, cela prendra plusieurs mois avant que les chantiers puissent retrouver leurs trajectoires nominales. Aussi, les assemblées générales des copropriétés – qui sont l’élément déclencheur des travaux – n’ont pas toutes pu se tenir, décalant d’autant plus les chantiers. Même si l’ordonnance en la matière du 20 mai dernier permet la tenue des assemblées d’une manière dématérialisée (avec l’usage des outils numériques), faut-il encore que syndics et copropriétaires décident d’y recourir. Il y aura probablement encore des répercussions pour les 12 à 15 mois à venir avant que tous les acteurs s’adaptent. Toutes les entreprises n’auront pas les moyens financiers d’attendre cette reprise, de gros mouvements de marché sont donc hélas à prévoir.
Chez Orange, l’activité a été maintenue pendant la période de confinement, nous n’avons mis personne au chômage partiel et 60 000 de nos collaborateurs étaient en télétravail. Nous étions ainsi en capacité de répondre favorablement, à chaque fois que cela était possible, à la production du réseau mobile ou fibre. Le déploiement, même ralenti, a été maintenu. De plus, nous poursuivons autant que possible nos travaux de déploiement FttH (Fibre optique jusqu’au domicile) tout en nous assurant de la sécurité des intervenants et des clients. La réalisation des études et l’obtention des autorisations utiles participeront à un redémarrage plus rapide.