Le développement des groupes alliant stratégies industrielles et stratégies financières a modifié substantiellement le tissu de PME qui existait auparavant dans ce secteur. Les nombreuses entreprises qui se sont intégrées à ces groupes se conçoivent désormais comme des » centres de profit » conservant une certaine autonomie mais agissant en fonction d’une stratégie d’ensemble.
CONCENTRATION ET INTEGRATION
La concentration s’opère aussi bien horizontalement que verticalement :
- avec les grands groupes de BTP, les entreprises générales.
- avec d’autres acteurs de la filière électricité et les groupes se développant dans le domaine des réseaux.
- corrélativement à l’ouverture totale du marché de l’énergie en Europe en juillet 2004 pour les clients professionnels et collectivités locales puis pour 2007 pour les particuliers
REGLEMENTATION ET NORMALISATION
L’environnement réglementaire et normatif des entreprises est en plein mouvement, notamment dans le sillage de l’harmonisation européenne. En imposant leur adaptation à de nouvelles conditions, il contribue à la restructuration de l’offre.
La technique est plus que jamais un passage obligé du professionnalisme. Une loi a été votée en juillet 1996 restreignant les possibilités d’accès à la profession par l’exigence d’une qualification minimale.
Dans le domaine de l’hygiène et de la sécurité, de nombreux textes sont apparus durant la dernière décennie imposant aux entreprises un effort permanent d’analyse et d’organisation. L’aménagement du temps de travail a contribué à une réorganisation du fonctionnement des entreprises en réseau de compétences.
L’apparition de la Qualité a été également un évènement marquant des dernières années. Dès 1993, suite à la création par l’AFAQ (Association Française pour la Qualité) d’un Comité travaux électrique les entreprises ont obtenu la possibilité de postuler à la certification qualité ISO 9000, de plus en plus demandée par les donneurs d’ouvrage lors des appels d’offres.
L’évolution a été rapide puisqu’en de nombreuses entreprises principalement moyennes ou grandes sont désormais détentrices d’une certification. Quand bien même la conjoncture difficile a retardé les échéances, l’introduction de l’assurance qualité hors du périmètre de la culture industrielle, est désormais une tendance lourde dont les effets structurants sont loin d’être négligeables. La rupture avec la tradition orale du bâtiment est à cet égard une des premières transformations remarquables.
LA FORMATION
Les entreprises d’équipement électrique forment, et de plus en plus. Elles sont parmi les corps d’état du bâtiment les plus nombreuses à accueillir des jeunes en apprentissage. Elles consacrent en moyenne 4 % de leur masse salariale à leur budget formation à comparer aux 2 % exigés par la loi. Elles recourent également de plus en plus à la formation continue.
Quant aux filières de formations, elles se diversifient et tendent d’une manière générale à élever le niveau des études dans les directions :
- technique (conception, gestion d’un chantier, exécution, maintenance).
- connaissances liées aux courants faibles (électronique, informatique).
- efficacité personnelle (communication, adaptation à des équipes autonomes et décentralisées, gestion du travail).
Déjà sensible, la diffusion de nouvelles compétences dans la plupart des entreprises confirme l’évolution vers une valeur ajoutée reposant sur la conception, sur l’intégration à des configurations spécifiques et sur le service. Une évolution qui n’exclut pas un besoin toujours important de disposer dans les entreprises de compétences de production.
LES TECHNOLOGIES NUMERIQUES DE COMMUNICATION
Quelles que soient leurs spécialités, les entreprises ont assisté à la transformation de leur activité par le développement généralisé des technologies dites de la communication.
Certaines entreprises d’équipement électrique se sont déjà engagées pour compter parmi les acteurs de ces technologies qui génèrent des marchés importants d’ingénierie et d’installation d’équipements (Câblage, réseaux, Gestion Technique du Bâtiment, …). De nouvelles offres concrétisent le rapprochement des univers autrefois très segmentés des équipements électriques et des équipements de télécommunications. En témoigne l’irruption de nouveaux concepts à forte connotation de services comme le « netbuilding » ou les « télécom services ».
Par ailleurs, ces entreprises deviennent aussi des utilisateurs de ces technologies (échanges de données numérisées, services en ligne, transmission de données à hauts débits, …) ce qui modifie la nature de leurs rapports avec leurs fournisseurs, clients et partenaires.
Consciente de cette évolution, la CSEEE a encouragé les travaux d’un groupe d’entrepreneurs qui ont débouché sur la création en 2001 d’un syndicat national SVDI ouvert aux entreprises spécialisées dans les domaines GTB, réseaux informatiques, supervision.
Les maillages qui se tissent (relations internationales, transversales entre corps d’état, co-traitance, sous-traitance) font évoluer progressivement la physionomie du secteur.