Les véhicules électriques ne sont plus des objets de curiosité. Progressivement citadines, berlines, utilitaires électriques investissent l’espace urbain et convainquent les usagers. Le plus gros frein au développement reste l’autonomie des véhicules. La question des infrastructures de recharge de véhicule électrique (IRVE) est essentielle dans le développement de la mobilité électrique.
Avec les engagements de la COP21, le prix du combustible et les évolutions technologiques, le marché du véhicule électrique est non seulement en plein essor mais surtout incontournable. L’arrivée des nouvelles technologies mobiles et connectées, contribue à l’émergence de plateformes Internet proposant une multitude de services et de métiers (d’opérateur d’infrastructure de recharge, d’opérateur de mobilité). Ainsi le marché estimé, représente 7.000.000 de points de charges d’ici 2030 et 800.000 recharges de véhicule électrique à 2020.
L’obligation d’équipement : un facteur de développement
L’obligation d’équipement dans le neuf (logement et tertiaire) et dans les bureaux existants, favorise aussi la prise de conscience des usagers sur les potentiels et la nécessité de modifier nos modes de consommations. Pour le marché résidentiel existant, il n’y a aucune obligation d’équipements, seul un « droit à la prise » existe aux frais du demandeur.
De récentes études montrent que 95% du marché de la borne, est axé sur la recharge « normale » (<4KW) pour des véhicules « urbains » dont l’usage quotidien ne dépasse pas les 120 km. On utilise soit des prises type 2 (normale avec limiteur de courant) ou type 3 câblées pour 20A (3 x 2,5mm² et câble 4 paires torsadées écrantées).
L’électricien, un acteur clé du développement des infrastructures de recharge de véhicule électrique
Un installateur doit posséder les habilitations électriques adéquates (suivant la norme NF C18-510) et la qualification électrique nécessaire. Par exemple QUALIFELEC propose une mention IRVE. La connaissance des normes d’installation électrique est indispensable NF C14-100, NF C15-100, la NF C17-200 (éclairage) pour la partie IRVE en voirie. La NF C17-222 cadre spécifiquement les installations de recharge de véhicule électrique.
D’un point de vue technique, il est nécessaire de connaitre le « guide IRVE » pour les espaces ouverts au public et qui décrit les bases normatives et réglementaires pour ce type d’installation.
Pour le raccordement réseau, pour des raisons d’indépendance de services et de fourniture, il est préférable de demander un nouveau point de livraison au Gestionnaire du Réseau de Distribution (ex : ERDF). Le projet sera donc mené en concertation avec le maître d’ouvrage afin de trouver les meilleures solutions vis-à-vis des capacités de voiries et d’immeuble dans le cas du résidentiel.
Les technologies de paiement doivent répondre à la norme des lecteurs de badges RFID Mifare répondant à la norme ISO 14443-A (CEN/TS/16794).
L’enveloppe de prix pour une borne simple en collectif/ lieux de travail en mode 2 est de l’ordre de 180€ ou 2700€ en mode 3. Différentes aides financières sont proposées pour l’installation de l’équipement pouvant couvrir 50% des coûts.
Une montée en puissance réglementaire
Un premier décret du 25 juillet 2011 concerne les installations dédiées à la recharge des véhicules électriques ou hybrides rechargeables dans les bâtiments. Il a été suivi de l’Arrêté du 20 février 2012 relatif à l’application des articles R. 111-14-2 à R. 111-14-5 du code de la construction et de l’habitation. Le décret n° 2014-1313 du 31 octobre 2014 permet de codifier le déploiement d’un réseau d’infrastructures de recharge de véhicules électriques sur l’espace public. En 2016, se prépare un décret concernant l’organisation du marché des installations de bornes de recharges pour véhicule électrique, l’exploitation, la maintenance et les différents opérateurs de services.
Cet article a été rédigé en collaboration avec CSEEE