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Pompier, métier à haut risque sanitaire

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Du fait de leur exposition récurrente à des substances toxiques, les pompiers sont exposés à des risques accrus de plusieurs maladies, révèle une étude menée pour le compte de la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL). Or si son «caractère dangereux» est reconnu depuis août 2004, cette profession n’est toujours pas considérée comme un «métier à risques».

Au-delà du risque sur le terrain, il en est d’autres bien moins connus, directement liés aux émanations toxiques que respirent les soldats du feu. Dans un rapport publié en mars, la CNRACL révèle que les pompiers sont exposés à des risques accrus de maladies cardiovasculaires et respiratoires, mais aussi de cancers.

SUR-RISQUE DE PLUSIEURS CANCERS

En France, une analyse menée entre 2007 et 2011 sur la cohorte CPRIM, qui analyse la mortalité chez les pompiers, révélait un taux de décès d’origine cancéreuse de même ampleur que la population générale (environ 45%), mais avec une légère surreprésentation de cancers du poumon, de la lèvre-cavité buccale-pharynx, du foie et des voies biliaires intra-hépatiques.

Deux études américaines, l’une consistant en une méta-analyse de 32 études publiées, l’autre en un suivi depuis 1950 effectué dans trois grandes villes américaines, révèlent d’autres sites corporels dont les cancers sont plus fréquents qu’en population générale: cerveau, estomac, colon, rectum, prostate, testicules, myélomes, lymphomes non hodgkiniens pour la première; œsophage, intestin, rectum, poumons, reins et pharynx pour la seconde.
Publiée début 2016, une étude française, menée auprès de pompiers de la caserne de Saint-Quentin (Aisne), révèle un taux élevé de mésothéliomes du fait d’opérations de lutte contre les incendies de bâtiments. En cause, la libération de fibres d’amiante, retombent aussi bien sur les sapeurs pompiers que sur le personnel d’assistance situé en retrait de l’incendie.

UN PROCESSUS DE DÉCONTAMINATION À REVOIR

Parmi les raisons de ces risques accrus, la CNRACL pointe notamment des failles dans les processus de nettoyage et de décontamination: «les matériels utilisés pendant l’intervention (lances, tuyaux, etc.), sont souvent transportés, sans précaution particulière, dans les véhicules d’incendie ou des utilitaires. Le personnel et le matériel n’étant pas décontaminés avant le retour en caserne, l’ensemble du personnel et le véhicule se trouvent ainsi contaminés».

A la caserne même, «les locaux sont souvent inadaptés au reconditionnement et à la décontamination. La présence de laveries dans les centres de secours reste l’exception, néanmoins l’existence de sas de nettoyage a été observée sur certains sites». Et le nettoyage d’équipements tels que casques, cagoules, gants de feu et effets chaussants «ne fait pas l’objet de réglementation particulière, l’approche individuelle étant souvent la règle», poursuit la CNRACL.

Du côté des appareils respiratoires isolants (ARI), seul le nettoyage du masque est défini, mais «aucune norme n’existe pour les autres pièces (dossard, bretelles, canalisations et soupape respiratoire). Cette situation peut conduire à relier un masque ‘propre’ avec un appareil qui ne l’est pas».

Pour la CNRACL, c’est toute l’organisation de la gestion de ces matériels contaminés qui est à revoir, ou à mettre en place. Par exemple «en adaptant, voire en réorganisant, les locaux avec un zonage et un circuit ‘contaminé – décontaminé’», ou en instaurant des processus de décontamination pour tout matériel souillé revenant d’opération.

Source : Le Journal de l’Environnement

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