Pour toute opération de travaux publics sur des terrains cartographiés par le BRGM et identifiés comme amiantifères, un repérage est effectué par des géologues spécialisés. Le repérage d’amiante naturelle ne relève en effet pas du même champ de compétence que le repérage amiante dans les bâtiments. Il s’agit ici de savoir analyser le terrain car la formation de l’amiante répond à des règles géologiques très précises. Une norme est actuellement en cours de rédaction pour déterminer les règles et processus applicables au repérage de l’amiante naturelle.
« Cette norme doit permettre de déterminer les terrains présentant un risque nul, ou, à l’inverse, des terrains contenant par exemple des dolérites induisant un risque fort de présence d’amiante », explique Maxime Misseri, géologue chez AD-LAB. Actuellement, le code du travail et le code de la santé publique posent une obligation générale de prévention pour empêcher toute exposition aux fibres d’amiante, et le repérage avant travaux oblige à s’assurer de l’absence d’amiante sur le terrain, en fonction de la nature de la roche. Ne reste plus qu’à définir les modalités pratiques sur le terrain.
« Ces textes sont en cours de rédaction et le législateur va codifier et peaufiner les modes de repérage les mieux adaptés à l’amiante naturelle. Initialement, ce texte était planifié pour la fin de l’année, mais il y a un gros travail à faire sur les normes. Cela risque donc de prendre un peu plus de temps ».
Si le risque de présence d’amiante est essentiellement concentré, du fait des conditions de sa formation, dans les massifs cristallins, le déplacement des roches par l’effet de l’érosion fait qu’il est possible d’en retrouver dans les lits des rivières et dans les alluvions…
« Globalement, conclut Maxime Misseri, il va falloir accroître notre vigilance sur le sujet de l’amiante naturelle. Les États-Unis ont beaucoup d’avance sur le sujet, et certains cas de contaminations domestiques liées à l’environnement font l’objet d’études détaillées ».