L’analyse des prélèvements de matériaux et d’échantillons d’air répond à une double exigence relevant de la santé publique et de la santé au travail. Maxime Misseri, géologue, nous présente la spécialité d’AD-LAB : l’analyse des prélèvements d’amiante d’occurrence naturelle.
« Les exigences du Code du Travail et du Code de la Santé Publique concernent de plus en plus précisément l’amiante d’occurrence naturelle. Même si nous intervenons dans les bâtiments, avec, en amont, l’élaboration des stratégies de prélèvements, nous sommes spécialisés dans l’analyse des fibres d’amiante d’occurrence naturelle. Nous sommes capables de distinguer celles qui sont concernées par la réglementation, puisque certaines d’entre elles ne sont pas considérées comme dangereuses. La famille minérale des amphiboles à laquelle appartient certains amiantes comprend plus de 200 types, parmi lesquels 6 types doivent être identifiées pour leur nocivité ».
Une spécialisation qui va constituer, pour les années à venir, un véritable atout : « Dans les deux ou trois ans à venir, poursuit Maxime Misseri, les laboratoires vont devoir se spécialiser dans des domaines relatifs à l’amiante (amiante d’occurrence naturelle, amiante volontairement ajouté et matériaux contenant de l’amiante non intentionnellement ajouté, etc…. ».
Car l’amiante non intentionnellement ajouté d’occurrence naturelle présente un risque réel, qui, s’il est parfaitement identifié par les pouvoirs publics et les professionnels du secteur, demeure relativement inconnu du grand public. « Il faut rappeler que, dès lors que l’on souhaite densifier ou alourdir une matière ou un produit, comme les peintures ou les cosmétiques, par exemple, on utilise une charge minérale pulvérulente. Mais l’extraction de ces adjuvants minéraux peut, si le minéral utilisé est traversé par une veine de roche amiantine, contenir accidentellement des traces d’amiante ».
C’est la raison pour laquelle, depuis 2014, les exploitants de carrières sont tenus de procéder à des repérages amiante sur les matières extraites, et à utiliser les données cartographiques du BRGM pour éviter de prélever dans des gisements naturellement amiantifères.