Socateb a créé il y a cinq ans un département chargé d’intervenir sur des problématiques amiante liées à la façade et à l’étanchéité des toitures-terrasses. Gérard N’Diaye, directeur du département Amiante, présente les spécificités du confinement sur ce type d’interventions.
Comment confiner un site extérieur et difficile d’accès comme une façade ?
Qui dit confinement dit présence de quatre murs. Or, pour nos chantiers en extérieur, il est difficile de créer le confinement d’une zone. La réglementation apporte ainsi une nuance entre un niveau d’empoussièrement de niveau 2 en intérieur et en extérieur : la notion de confinement est validée en créant une “cloche”. Ainsi, pour les niveaux d’empoussièrement élevés liés par exemple à un ponçage, l’échafaudage est complètement bâché avec des bâches thermo-soudées et la zone est mise en dépression, comme lors d’une intervention en intérieur. L’installation de rampes de brumisation permet d’abattre les fibres en alourdissant l’atmosphère. De plus, nous vaporisons un surfactant sur le support avant de piocher ou de gratter. Pour des processus moins émissifs, le chantier peut être ouvert. Les planchers de l’échafaudage – en bois donc impossibles à décontaminer – sont alors protégés. Nous utilisons régulièrement un polyane liquide pour la protection des supports non décontaminables.
Au-delà de l’échafaudage, les fenêtres du bâtiment sont bien entendu toutes calfeutrées par des bâches, que l’on va rendre hermétiques avec la pose de scotch aux pourtours des menuiseries. En fonction de la configuration, des plaques de polycarbonate peuvent être utilisées pour empêcher l’ouverture des fenêtres tout en permettant à la lumière de pénétrer à l’intérieur. Une option plébiscitée par les bailleurs, par souci d’apporter du confort à leurs locataires.
Quels sont les équipements des opérateurs sur un chantier ?
Que l’on soit en sous-section 3 ou en sous-section 4, les équipements de protection individuelle (EPI) et les protections à mettre en oeuvre sont exactement les mêmes. En ce qui concerne les opérateurs, tous sont équipés d’une combinaison et de sous-vêtements jetables, de gants étanches, de bottes décontaminables et de sur-bottes, ainsi que d’un masque à ventilation assistée. Pour de petites interventions ponctuelles, des demi-masques équipés de cartouches du même ordre que celles utilisées pour les masques à ventilation assistée peuvent être utilisés. Le tout scotché au niveau des poignets, des chevilles et du masque. Pour les phases de décontamination, nous employons une unité mobile de décontamination à 5 sas ou des sas fixes amovibles qui peuvent être disposés de différentes manières en fonction de la configuration du site.
Quels sont les principaux éléments amiantés sur les façades ?
Environ 80 % de la problématique amiante que nous rencontrons dans notre activité de ravalement concerne les enduits de surfaçage, appliqués partiellement avant 1997 pour reboucher certaines aspérités après débanchage. On en trouve également sur les joints de calfeutrement des fenêtres, les joints de dilatation et dans une moindre mesure sur les joints de mastic vitrier. Les habillages de façade peuvent en contenir, à l’instar de plaques de glasal en allège de menuiserie, ainsi que les éléments rapportés sur la façade comme les conduites de descente pluviale en fibro-ciment. Avec la multiplication de projets de réhabilitation de grande ampleur, la problématique amiante se rencontre de plus en plus au niveau des conduits de vide-ordures.
En ce qui concerne les étanchéités en toiture-terrasse, le pare-vapeur a souvent une trame en fibre de verre mélangée avec de l’amiante. Et sur les balcons nous en trouvons assez régulièrement dans les colles de carrelage, ce qui exige de réaliser un confinement dynamique du fait de l’empoussièrement généré par le piochage de ces éléments. On retrouve également les enduits amiantés sur les sous-faces de balcons.