Lors du diagnostic électrique obligatoire en cas de vente, parmi les six exigences minimales de sécurité électrique devant être vérifiées, la deuxième concerne la présence d’au moins un dispositif différentiel de sensibilité appropriée aux conditions de mise à la terre, à l’origine de l’installation électrique. D’où provient cette exigence ? Que signifie-t-elle ? Explications…..
La protection contre les chocs électriques en schéma TT
Pour les installations électriques raccordées au réseau public de distribution à basse tension, le schéma des liaisons à la terre est le schéma TT. La première lettre T désigne la mise à la terre du conducteur neutre au niveau du poste de distribution ; la seconde lettre T correspond à la mise à la terre des masses de l’installation soumise au diagnostic.
En schéma TT, la protection des personnes contre les contacts indirects est réalisée par l’association de la mise à la terre des masses et de dispositifs différentiels (DDR) coupant automatiquement l’alimentation au premier défaut d’isolement. Pour cela, la sensibilité du dispositif différentiel se trouvant à l’origine de l’installation doit être adaptée à la résistance de la prise de terre des masses.
Source : association Promotelec – zoom sur « La protection différentielle »
L’adéquation entre la sensibilité du dispositif différentiel et la résistance de la prise de terre
Dansla norme XPC16-600 en vigueur, l’exigence B3.3.1 d) précise que la valeur mesurée de la résistance de la prise de terre doit être en adéquation avec le courant différentiel résiduel assigné (sensibilité) du dispositif différentiel à l’origine de l’installation électrique selon le tableau suivant :
Source : association Promotelec – guide « installations électriques des logements existants »
Plus la résistance de la prise de terre est élevée (moins bonne est la mise à la terre des masses), plus le seuil de déclenchement du dispositif différentiel doit être bas, ce qui correspond à une sensibilité d’autant plus élevée. A l’extrême, en l’absence de prise de terre des masses (résistance infinie), la présence de dispositifs différentiels à haute sensibilité (≤ 30 mA) est admise à titre de mesure compensatoire.
La mesure du seuil de déclenchement d’un dispositif différentiel
Il existe deux méthodes pour mesurer le seuil de déclenchement d’un dispositif différentiel. Une résistance variable est connectée :
- soit entre un conducteur actif en aval du DDR à tester et les masses ;
- soit entre un conducteur actif en amont et un autre conducteur actif en aval du DDR à tester (méthode dite « amont-aval »).
Dans les deux cas, le courant est progressivement augmenté en réduisant la valeur de cette résistance jusqu’au déclenchement du DDR en test.
Pour le test des dispositifs différentiels se trouvant en aval du disjoncteur de branchement, l’une ou l’autre méthode peut être appliquée. Toutefois, en l’absence d’installation de mise à la terre, seule la méthode dite {amont – aval} peut être appliquée. Pour le disjoncteur de branchement dont l’accès aux bornes amont est verrouillé par le distributeur d’énergie, la méthode {amont – aval} ne peut pas être mise en œuvre. Pour vérifier le fonctionnement d’un disjoncteur de branchement différentiel en l’absence d’installation de mise à la terre, on peut utiliser par défaut un élément métallique théoriquement relié à la terre, tel une canalisation d’eau. En cas d’impossibilité, cocher la case « non vérifiable ».