Depuis le 1er janvier 2013, tout permis pour construire une maison ou un immeuble de logements est soumis à la RT 2012. Les professionnels ont eu du temps pour s’habituer au nouveau contexte réglementaire thermique grâce à la procédure des labels hautes performances énergétiques et surtout au label BBC (bâtiment basse consommation) qui aura préfiguré les nouvelles exigences.
Chaque nouvelle RT s’accompagne de craintes sur les difficultés d’application, de bugs du logiciel de calcul, de tiraillements lorsque sont évoqués les coûts de construction, surtout en période de morosité du marché du neuf, de questionnement sur le contrôle à la conformité… La RT 2012 n’aura pas dérogé à cette « tradition ». Et même, elle aura engendré des questions inédites. Qu’en est-il après 5 mois d’application ?
Des nouveautés nombreuses et pour certaines, profondes
Le Grenelle est passé à l’acte : construire avant 2013 et à partir de 2013 ne se fait pas sous les mêmes contraintes. Outre les performances minimales exigées qui se sont nettement renforcées, les principales modifications par rapport à la RT 2005 portent sur la manière de calculer et de justifier ces performances : estimation d’un « Bbio » exigé au permis de construire, attestations au permis de construire et à l’achèvement des travaux, mesure(s) de perméabilité à l’air de la maison ou a minima d’un échantillon de logements en immeuble collectif, obligation de mise en œuvre de surfaces vitrées au moins égales au total à 1/6 de la surface habitable… Dans l’histoire de la RT en France, il s’agit d’une petite révolution.
Quant au nouveau moteur de calcul, il est très gourmand en données d’entrée précises. Les bureaux d’études passent 5 à 10% de plus pour réaliser les calculs (à honoraires constants !). Peut-être s’agit-il de la période de rodage. Cependant, la complexité et la finesse de description d’un projet semble avoir atteint un maximal admissible pour un calcul, somme toute, administratif et conventionnel. Les textes réglementaires (décrets, arrêtés) soumis à la réalité des projets s’avèrent parfois ambigus ou incomplets. Cela n’a rien de scandaleux. Le législateur ne peut pas prévoir tous les cas de figure concrets et tous les détails correspondant à la construction de plus de 300 000 logements par an.
Mais durant cette période de défrichage, les esprits s’échauffent car les chantiers doivent avancer et les décideurs doivent pouvoir payer. Période de « feu » donc, sur laquelle il est inutile de jeter de l’huile. Néanmoins, un sujet encore âprement discuté mérite un détour.
Pour en savoir plus, consultez l’article dans son intégralité :
RT 2012 : des nouveautés nombreuses et pour certaines, profondes (1/3)
RT 2012 : changement de braquet pour le chauffage électrique (2/3)
RT 2012 : la filière électrique renâcle (3/3)