Tous les logiciels pour l’application de la RT 2012, qui sont en général sur une même fourchette de prix, se valent-ils ? Quelles fonctions essentielles doit-on retrouver dans un logiciel pour facilité l’application de la RT 2012 ?
Comme pour le DPE, la RT 2012 exige que soit utilisé un logiciel évalué positivement pour son application. Si la procédure d’évaluation donne un avis éclairé sur la capacité du logiciel à transposer les saisies utilisateur dans le cœur de calcul pour la RT 2012, elle ne donne aucun jugement sur l’ergonomie et les fonctions utiles à une bonne application de la RT 2012.
Un logiciel adapté :
Contrairement à un DPE où l’on part d’un existant, dans le cas de calculs RT 2012, on part d’un projet où quasiment tout est à faire. Il apparaît donc évident que le logiciel utilisé pour réaliser les calculs RT 2012 doit être un assistant, un guide, un outil pour l’élaboration du bâtiment en donnant la part belle à la conception du projet et à l’exploration de solutions plutôt que de s’enliser dans des complexités de saisie.
Guider dès les premières étapes du calcul :
Le premier calcul demandé dans la RT 2012 est le Bbio. Cet indicateur nous renseigne sur le niveau d’isolation du bâti tout en intégrant l’effet des apports internes, solaires et lumineux gratuits. Cette approche multicritère du Bbio en fait un indicateur complet pour valoriser une bonne conception du bâti et notamment les conceptions bioclimatiques. Mais comme tout indicateur complexe, à la simple lecture des résultats, il est très difficile de les interpréter et en tirer des conclusions sur les leviers d’amélioration possibles. Ainsi, en marge d’un calcul RT minimum, il appartient au logiciel de proposer des solutions de lisibilité ou d’interprétation des résultats. Afin de cerner les leviers d’amélioration du Bbio les plus probants, le logiciel peut proposer un calcul de sensibilité en faisant varier dans des proportions équivalentes les différents éléments du projet. Ainsi, un élément qui aurait un impact important sur le résultat pourra être utilisé comme levier d’amélioration du Bbio. Afin d’éviter des recherches « à l’aveuglette » pour améliorer le Bbio, il apparait évident que ce type de fonction permettra d’économiser un temps précieux dans la recherche de solutions.
Un constat indéniable est que la RT 2012 est appliquée en 2 temps. Une approche avant le dépôt du permis de construire (PC) et celle à réception de travaux. Avant le PC, les informations concernant le projet sont encore assez floues et pourtant la RT 2012 nous demande de réaliser au minimum un calcul de Bbio et dans les faits, un pré-calcul complet doit être accompli pour anticiper le calcul final. Le pré-calcul complet s’apparente beaucoup au calcul à réaliser à réception de travaux qui demande la prise en compte détaillée des systèmes comme le système de chauffage. Si à réception de travaux, il est possible de rentrer dans certains détails (longueur de canalisation, puissance des pompes, …) il en est tout à fait autrement avant le dépôt de PC.
Ainsi, une fonction qui apparaît comme essentielle, est l’aptitude du logiciel à proposer des saisies avec différents niveaux de détails. Un niveau de détail bas (valeurs par défaut, valeurs usuelles, mode de saisie simplifié) pour le pré-calcul complet en amont du projet, un niveau de détail élevé (assistant pour calculer finement des paramètres, mode de saisie détaillé) mais aussi des niveaux de détails intermédiaires permettant une souplesse de saisie accrue (niveau de détails différent entre les écrans de saisie, …).
Un des challenges que doit également remplir un logiciel d’application de la RT 2012 est d’être efficace pour la saisie de la multitude de paramètres. En effet, la RT 2012 demande la saisie d’une quantité de paramètres relativement conséquente. Toutes les astuces que peut proposer un logiciel pour accélérer la saisie d’une telle quantité de paramètres sont encore autant de moyens pour gagner un temps précieux.
Ces fonctions peuvent commencer par une simple interface de type tableur qui permettra des copier/coller/annuler/rétablir faciles et rapides dans la saisie des éléments du bâtiment.
Un second niveau permettra l’affectation choisie du système de chauffage par exemple sur les différentes parties du bâtiment et d’avoir la souplesse de revenir facilement sur cette affectation. En effet, même si le cœur de calcul pour la RT 2012 est utilisé dans tous les logiciels, il utilise un schéma pour ses données d’entrées qui n’est pas une référence en matière de simplicité. Mais là n’est pas son but et grande serait l’erreur de le rependre comme modèle pour réaliser une interface de saisie pour la RT 2012. En général, le moindre changement d’affectation engendre des modifications énormes dans les données d’entrées du cœur de calcul. Ainsi, si le logiciel calque son interface sur le schéma des données d’entrées du cœur de calcul, la moindre saisie ou modification s’en trouvera très fastidieuse et source de nombreuses erreurs de saisie.
Un troisième niveau est la capacité à réutiliser ce qui a été fait sur les projets précédents à travers la constitution de bibles qui seraient capables de stocker par exemple les informations d’un système de chauffage complet (émission + distribution + génération) en plus des données d’un simple composant (générateur, ballon, capteur solaire, …). Ce type de bible permettrait en quelques « clics » la saisie complète d’un système de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire.
Souvent le logiciel d’application de la RT 2012 peut être chainé avec d’autres calculs ou d’autres logiciels. Les différents logiciels proposent sur ce point là également des différences énormes : plus ou moins de ressaisie entre les différents calculs et capacité limitée ou non à échanger avec d’autres logiciels. Ce point n’est pas à négliger quant au choix du logiciel. En effet, si les différentes capacités de calcul ou d’échange ne sont pas importantes pour une première approche du calcul thermique à travers la RT 2012, il serait dommage de s’interdire de compléter ces calculs par des missions qui en sont très proches. Un exemple est l’aptitude d’un même logiciel à traiter la RT 2012 et la RT Ex. Un tel logiciel vous permettrait, sans changer vos habitudes d’interface, de traiter des projets neufs comme des projets en rénovation ou encore de pratiquer des audits énergétiques. La mission de calcul RT 2012 peut être également associée à la vérification du confort en été à travers une Simulation Thermique Dynamique ou STD. Un autre exemple est le chainage entre le pré-calcul complet RT 2012 et l’étude de faisabilité en approvisionnement énergétique. L’aptitude du logiciel à proposer ce type de calcul complémentaire peut être également un critère de choix décisif.
Les à-côtés du logiciel :
Il convient également de mettre en parallèle du logiciel les services que l’éditeur propose. Un des premiers éléments est l’assistance technique. En effet, certains contrats d’assistance sont là uniquement pour pallier à des dysfonctionnements du logiciel et avoir accès à ses mises à jour. Ces éléments sont le minimum que l’on attend d’un contrat de maintenance pour un logiciel. Certains, mais pas tous, incluent également dans leurs contrats annuels une assistance à l’interprétation des textes réglementaires. Cette aide personnalisée s’avère tout particulièrement utile lorsqu’il s’agit de traiter ses premiers calculs RT 2012. Associé à cela, il y a également les disponibilités et le contenu des formations sur le logiciel, si la formation se limite à l’utilisation du logiciel ou si elle consacre également du temps à la RT 2012. Il y a également une différence notable quant aux sources de support et d’assistance en ligne (site web consacré au support, blogs, …) que les éditeurs proposent à leurs clients. En effet ces sources varient selon les éditeurs et vont de l’inexistant jusqu’à des sites dédiés pour télécharger les mises à jour et avoir accès à des FAQ, vidéos, synthèse des textes règlementaires, notices d’utilisations et autres éléments pertinents.
Si la fourchette de prix dans laquelle se place l’ensemble des logiciels d’application de la RT 2012 est très serrée, les éditeurs peuvent proposer des licences d’utilisation du logiciel plus ou moins souples. Les types de licence d’utilisation souvent rencontrés sont : monoposte, partagée en réseau ou nomade sur clé USB. Cette approche traditionnelle implique obligatoirement l’investissement dans au moins une licence du logiciel. Certains éditeurs proposent également leur logiciel en location mensuelle. Cette solution permet de minimiser l’investissement initial, de tester sur pièce un logiciel, mais surtout de répondre à un besoin ponctuel avant de se lancer à plus grande échelle sur les calculs RT 2012.
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