L’amiante, depuis quelque mois, fait un retour en force. A juste titre, puisque ce serait la moitié du parc immobilier français qui serait concernée, selon une étude publiée par le CSTB.
Un constat qui ne date cependant pas d’hier, puisque c’est une étude parue en 2005, « Evaluer l’application du dispositif réglementaire relatif à la protection de la population contre l’exposition à l’amiante dans les immeubles bâtis » par Franck Chaventré et Christian Cochet pour le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) qui dressait ce constat grâce à une projection statistique.
Et cette projection révèle des chiffres assez effarants sur la présence d’amiante dans le bâti français :
- Dans le bâti non résidentiel, le taux de présence d’amiante (Autres Matériaux et Produits Contenant de l’Amiante, AMPCA, soit l’équivalent actuel de la liste A et de la liste B) atteint, au total 51,8% des bâtiments, pour s’envoler à 81,3%, 77,2% et 76,3% respectivement dans les établissements sanitaires, les établissements sociaux et l’enseignement.<§li>
- Dans le bâti résidentiel, le taux de présence des AMPCA atteint globalement 36,4%, avec un pic à 51,2% pour les parties communes des immeubles collectifs d’habitation.
On notera également que les maisons individuelles sont plus touchées (46,3%) que les parties privatives des immeubles collectifs d’habitation (23,8%).
L’amiante dégradée représente 12,3% pour l’immobilier non résidentiel et 6,5% pour l’immobilier résidentiel.
Des taux qui, une fois appliqués à l’ensemble du parc immobilier français (à défaut de méthodologie plus précise disponible), donnent le tournis.
Ainsi, 59 000 bâtiments non résidentiels recèleraient de l’amiante sous forme de flocage, calorifugeage et faux-plafond en état dégradé (N=3), et 444 000 autres sous forme d’AMPCA dégradés.
Dans le secteur résidentiel, les chiffres de l’amiante dégradée atteindraient respectivement de 59 000 également, et de 1 457 000 pour l’AMPCA.
A n’en pas douter, le désamiantage et l’encapsulage sont des activités qui seront porteuses dans les années à venir. Car, selon certains experts, le traitement total du problème amiante en France devrait prendre au moins un siècle.