Les centrales électriques fonctionnant au gaz ont connu une forte hausse de leur consommation en 2016 (+118%), rapporte le dernier bilan annuel GRTgaz. Selon le gestionnaire du réseau, cela s’explique notamment par des épisodes de froid régulier et l’arrêt de plusieurs réacteurs nucléaires. Les acteurs de la filière ont également pu profiter de la montée des prix de l’électricité survenue au second trimestre. Dans le même temps, ceux du gaz sont restés bas pour atteindre 14€/MWh en 2016 contre 20€/MWh en 2015. Les 13 centrales en service ont généré une consommation de gaz de 46 TWh contre 21 en 2015, et 8 en 2014.
De manière globale, le réseau a observé une hausse de 9,9% des consommations brutes de gaz après deux années qui ont enregistré des températures particulièrement clémentes. En 2016, les consommations totales brutes se sont établies à 463 TWh.
Situation préoccupante dans le Sud-Est
Dans le secteur industriel, la production d’électricité utilisant les systèmes de Cycle combiné et de cogénération a grimpé de 75,3%. Les nouvelles conversions fioul-gaz ont représenté 4,2 TWh de consommation, principalement issues des chauffages urbains, de la chimie-pétrochimie et de l’agroalimentaire. Ces installations ont permis d’éviter le rejet en 2016 de 1,4 million de tonnes de CO2, assure GRTgaz, soit la contribution équivalente à celle d’environ 8000 éoliennes de 2 MW dans le mix électrique. La substitution du fioul par le gaz apporte en outre une réduction importante des émissions de dioxyde d’azote (-70%) et de dioxyde de soufre (-80%). « Il existe un potentiel de conversion de plusieurs dizaines de TWh, estime Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz. Les nouveaux tarifs de la CRE [+2,6% au 1er décembre 2016] permettent de se tourner vers des sites inaccessibles jusqu’alors ».
L’année 2016 a également été marquée par la bonne santé de la filière biométhane avec 215 GWH injectés dans le réseau, soit 2,5 fois plus qu’en 2015. Le gestionnaire prévoit la mise en service de cinq nouvelles installations sur son réseau en 2017, représentant 220 GWh/an.
Sur le plan géographique, GRTgaz observe une situation préoccupante dans le Sud-est et ce, depuis le début de l’hiver. Les entrées de gaz depuis Fos-sur-Mer sont restées à un niveau de 40GWh/j fin décembre et une bonne partie du mois de janvier, alors que la consommation moyenne pour la région nécessite un niveau minimal de 70 GWh/j. Le gestionnaire évoque un problème de production en Algérie sans plus de précisions sur la durée de cette situation. Conséquence : le niveau de remplissage des stockages du groupement Saline a atteint son plus bas niveau depuis cinq ans. A cela s’ajoute les prévisions météorologiques qui font état d’un épisode de froid prolongé. Dans ce contexte préoccupant, GRTgaz demande aux acteurs du marché de suivre scrupuleusement les recommandations qu’elle émet chaque jour, notamment via le dispositif d’info-vigilance du WinterOutlook disposible sur SmartGRTgaz et l’application GRTgaz+.
