La certification des diagnostiqueurs immobiliers évolue pour répondre aux nouvelles attentes et exigences du marché. Décryptage de ces évolutions avec Philippe Durand, responsable du secteur Construction au sein de Bureau Veritas Certification.
Comment développer l’image de marque d’une entreprise de diagnostic immobilier ?
Une démarche de certification volontaire peut être un levier puissant pour développer son image et son business. Dans le B2B, des marques de valorisation peuvent être utiles à condition que les entreprises clientes y trouvent une nécessité dans l’usage et un bénéfice immédiat. Ce n’est hélas pas vraiment le cas en France. La certification volontaire est cependant une véritable opportunité en B2C, où le consommateur est souvent perdu au milieu de nombreuses marques de qualité : produits NF, marquage CE, Made In France, Origine France Garantie, Fabriqué en France, etc.
Un consommateur a plutôt tendance à se tourner vers une entreprise qui bénéficie d’une certification qui a un nom
Ce que souhaite le consommateur, c’est faire appel à l’entreprise la moins chère et la plus fiable possible. Malheureusement, il a du mal à y trouver son compte. Et la certification des professionnels dans le diagnostic immobilier a peu amélioré la situation. Ce que l’on sait, c’est qu’un consommateur a plutôt tendance à se tourner vers une entreprise qui bénéficie d’une notoriété ou qui est certifiée par des opérateurs de renom. Dans les plaintes de consommateurs, nous avons ainsi des clients qui affirment avoir choisi un diagnostiqueur parce qu’il portait notre marque. Ils ont confiance en nous pour être écoutés en cas de problème avec la prestation. Par l’absence d’intérêts partisans, la certification peut donc être un moyen de filtrer la bonne ou la mauvaise foi des deux parties.
Une certification BIM verra-t-elle le jour prochainement ?
Bureau Veritas Certification a une expérience non négligeable sur la maquette numérique et le BIM (building information modeling) car c’est un procédé qui existe depuis de nombreuses années et qui est très pratiqué en Amérique du nord et en Asie, où nous sommes présents. Aujourd’hui, nous sommes en capacité de passer rapidement à des éléments concrets de production, dès que les corporations seront en demande d’un signe de qualité.
Deux solutions se présentent : soit l’on prend le système normatif actuel, défini par ISO et très généraliste ; soit l’on se dit que c’est une bonne amorce et on va beaucoup plus loin ensemble en direction d’un label ou d’une certification BIM, afin de donner le niveau qui est attendu dans l’exploitation des maquettes numériques. La transformation numérique des entreprises étant une ambition forte de l’Etat, la mise en oeuvre d’une certification pourrait être très proche. Reste que le marché français est encore largement en manque de compétences pour répondre à des projets BIM.