Reportée en avril 2023, l’entrée en vigueur de l’audit énergétique obligatoire pour les logements F et G en monopropriété s’inscrit dans la lignée du diagnostic de performance énergétique (DPE). Son objectif est d’aller plus loin dans la préconisation et le chiffrage des travaux devant être réalisés par les propriétaires. Le point sur le matériel nécessaire à ces prestations avec Jean-Michel Catherin, dirigeant de Testoon.
Quel est l’impact de cette nouvelle obligation sur les prestations des auditeurs ?
Alors que je vous réponds, les détails quant à la mise en œuvre de cet audit ne sont pas encore publiés. L’audit énergétique obligatoire devait entrer en vigueur le 1er septembre 2022, l’échéance est finalement repoussée au 1er avril 2023. Il reste encore du chemin à parcourir pour que le dispositif soit correctement encadré, avec notamment un référentiel technique, des décrets et autres documents officiels, la mise à jour des logiciels, ainsi que la mise en place d’un cursus de formation. Tout ceci est en train de se construire petit à petit.
Le volet matériel n’est pas encore bien défini, contrairement à ce qu’on a pu connaître avec les autres diagnostics. Ces derniers disposaient de référentiels techniques, avec des listes d’équipements très précises. Pour l’audit, il n’y a pas de choix matériel imposé aux diagnostiqueurs (contrairement aux Bureaux d’études). Mais ceux-ci devront tout de même se référer aux points de contrôle définis dans les textes pour lesquels il est préférable de s’équiper d’appareils de mesure.
Le dispositif réglementaire précise en effet que l’auditeur devra évaluer différents paramètres dans l’existant, notamment la qualité de l’isolation thermique, de l’étanchéité du bâti et des liaisons entre les différentes structures, l’analyse des ponts thermiques, ou encore le bon fonctionnement des systèmes de ventilation et des systèmes de chauffage. L’auditeur doit ainsi faire une analyse sur tous ces points et rechercher les points critiques, qui auront éventuellement un impact significatif sur les travaux. Ces points critiques pourront également être identifiés comme des pathologies (ex : une humidité importante dans les parois) ou des éléments générateurs d’une nouvelle pathologie si la rénovation thermique réalisée par la suite n’est pas extrêmement bien menée.
Des appareils de mesure sont recommandés afin de mener à bien cet audit tel que demandé, et ainsi d’éviter des erreurs.
De quel matériel auront besoin les auditeurs ?
L’équipement est très proche de celui nécessaire pour réaliser les DPE. En attendant que les textes soient publiés, en voici une sélection :
→ Caméra thermique
Un incontournable pour réaliser le contrôle non destructif du bâtiment et détecter les principales pathologies : ponts thermiques, défauts d’isolation, fuites d’air… Lorsque la mesure par caméra thermique est impossible (par exemple lors d’épisodes de forte chaleur), le contrôle de l’étanchéité pourra être effectué via l’association d’une porte soufflante, de fumigènes et d’un anémomètre. Testoon a développé sa propre gamme de caméra thermique, ThermoMalin TM1, à un prix très accessible (voir notre article).
→ Télémètre laser
C’est, avec le vitromètre, l’outil de base pour le DPE et de la même façon pour l’audit énergétique. De nombreux modèles co-existent sur le marché, tel que le Leica Geosystems DISTO X310.
→ Vitromètre
La jauge Merlin Lazer permet de mesurer facilement l’épaisseur du verre et les lames d’air dans n’importe quelle combinaison sur les unités transparentes à simple vitrage ou à plusieurs vitrages rapidement.
→ Débitmètre, anémomètre, manomètre
Le bon fonctionnement des systèmes de ventilation se vérifie par la mesure du débit d’air aux bouches d’aération. On utilise principalement des anémomètres pour mesurer la vitesse du flux d’air, associés à un cône pour canaliser ce flux au niveau de la bouche. Il existe des anémomètres à hélice, qui nécessitent un minimum de débit pour fonctionner ou encore des anémomètres à fil chaud, permettant de mesurer des débits faibles. Le kit Testo conviendra à ces mesures.
→ Enregistreur de consommation d’énergie et pince multimètre
Les consommations électriques peuvent être contrôlées avec un enregistreur de consommation d’énergie pour prise secteur, tel que le NZR SEM16+USB, muni d’un branchement USB pour transmettre la donnée récoltée. La pince multimètre wattmétrique énergimètre PCE instruments™ PCM 1 permettra également de déterminer la puissance absorbée ainsi que la consommation d’énergie. En plus de la mesure du courant alternatif et de la tension, ce wattmètre de mesure de puissance peut déterminer la puissance absorbée actuelle sur des réseaux monophasés, ainsi que la consommation d’énergie (kWh).
→ Caméra endoscopique
Utilisée pour analyser les parois existantes, elle permet de vérifier l’existence, l’uniformité et l’état d’une isolation. L’auditeur pourra se tourner vers un modèle tel que la caméra endoscopique Wöhler VE400, idéal pour l’inspection de cavités inaccessibles à travers de petites ouvertures à partir de Ø 6 mm.
→ L’analyseur de combustion
Il est utilisé pour vérifier le rendement d’une chaudière. Testoon recommande par exemple le modèle Kimo Sauermann Si-CA 030. Cet analyseur de combustion profite des toutes dernières technologies numériques et métrologiques pour fiabiliser les mesures et accélérer les interventions sur site.
On peut également évoquer des outils pour calculer la résistance thermique d’une paroi. Le kit de mesure du coefficient U proposé par Kimo Sauermann en est un bon exemple. Le principe : l’auditeur prend la température extérieure et intérieure, ainsi que celle de la paroi intérieure. Il pose ensuite les trois sondes sur le mur. L’appareil calcule alors le coefficient U permettant de caractériser la résistance thermique des matériaux.