Quelle est la situation de la profession et ses enjeux pour 2018 ?
Notre métier a débuté en 1992 avec la loi Carrez. S’il a connu des aléas, il s’est nettement professionnalisé depuis la mise en place de la certification il y a 10 ans. Notre profession est véritablement consciente de la responsabilité que lui a confiée les pouvoirs publics. Les chiffres sont là : on estime que les diagnostics pour la vente, la location et les travaux représentent plus d’un milliard d’euros de CA par an.
Au cours de la seule année 2017, 970 000 logements ont été vendus. Avec une moyenne de 4 diagnostics par vente, ce sont au moins 4 millions de rapports réalisés, rien que pour la vente ! Les associations de consommateurs précisent que le taux d’erreur dans les rapports baisse au fil du temps.
Les propriétaires sont de plus en plus inquiets des contrôles que réalisent leur diagnostiqueur. Effectivement, les conclusions de nos rapports ont un impact sur leur vente ou leur location. Mais ils ne voient pas toute la chaîne de réalisation d’un diagnostic. Le diagnostiqueur n’est pas le seul à être responsable : a-t-il été bien formé ? La certification de compétence effectue-t-elle les contrôles de manière efficace ?
A ce titre, Les diagnostiqueurs peuvent-ils être considérés comme des « auxiliaires de l’État » ?
Oui, nous pouvons nous considérer ainsi. Pour exercer, les diagnostiqueurs ont l’obligation d’être certifiés. Et pour être certifié, il faut d’abord être formé. Or la question de la responsabilité des organismes de formation et de certification n’est jamais relevée. De bons professionnels peuvent commettre des erreurs si leur formation est insuffisante ou médiocre.
Ils passent aussi à travers le contrôle de la certification qui se concentre principalement sur les rapports, mais pas sur les processus de réalisation de ces documents. Les autres professions réglementées ont des garde-fous, comme les ordres professionnels. Or, avec un peu plus de 7500 diagnostiqueurs en France pour 9000 certifiés, ce n’est malheureusement pas un enjeu. Notre organisation professionnelle patronale, la CDI FNAIM, que je représente, met toute son énergie à défendre nos adhérents et notre profession.