L’humidité, outre le confort et la sécurité, est directement liée à la problématique d’efficacité énergétique puisque son taux témoigne à la fois de la salubrité du bâti et de la qualité de l’air intérieur. Qu’elle concerne les matériaux ou bien l’air, elle est une des principales causes de l’insalubrité dans l’habitat. Comment la mesure-t-on et quels sont les matériels les mieux adaptés à ces prises de mesures ? Point sur l’humidité et l’hygrométrie.
L’humidité facilite la prolifération des moisissures, des acariens ou des insectes, elle peut mettre en péril la salubrité des locaux et donc la santé de l’habitant. Pour y remédier, il faut déterminer les besoins de ventilation des locaux. Seule une mesure précise du taux d’humidité et de la circulation de l’air dans un local permet de déterminer le taux de renouvellement nécessaire à une qualité d’air intérieur satisfaisante. Il sera ensuite possible, si nécessaire, de mettre en place des solutions de ventilation adaptées.
HUMIDITE ET HYGROMETRIE
Dans les matériaux : l’humidité
Vérifier l’humidité d’un matériau permet de savoir si les conditions sont réunies pour que des parasites risquent de venir s’installer. On peut aussi détecter les points les plus humides d’une paroi pour déterminer les zones les moins bien isolées, rechercher des problèmes de ventilation, des infiltrations d’eau ou des remontées capillaires.
Humidité dans l’air : l’hygrométrie
L’hygrométrie est une des mesures permettant de quantifier la qualité de l’air. Les mesures d’humidité relative et absolue, ainsi que les températures du point de rosée et du bulbe humide sont indispensables à l’évaluation de la qualité de l’air intérieur dans l’habitat ou le lieu de travail. Dans des environnements où la maitrise de l’ambiance est pointue, comme une salle blanche, un musée ou une bibliothèque, l’hygrométrie est mesurée en permanence.
L’hygrométrie dépend de la température car il s’agit de la mesure du rapport de la pression partielle de vapeur d’eau contenue dans l’air sur la pression de vapeur saturante. Il s’exprime en pourcentage d’humidité relative %RH aussi appelé degré de saturation. Tout dépend de la valeur à laquelle les habitants se sentent bien (40 à 60% entre 18 et 22°C).
MATERIEL ET PRISES DE MESURES
On confond souvent, l’humidimètre qui mesure le taux d’humidité dans les matériaux et l’hygromètre qui mesure le taux d’humidité dans l’air. Ils font pourtant appel à des techniques de mesure différentes. Pour compliquer le tout, il y a désormais des appareils qui combinent toutes ces techniques.
L’humidimètre
Il mesure l’humidité dans un matériau solide (bois, plâtre, béton…).
Les humidimètres se décomposent en deux grandes catégories :
D’une part l’humidimètre à pointes utilisant un système de mesure résistif. Le système de pointes laisse des traces sur le matériau et est généralement étalonné pour des mesures précises dans le bois.
Le fonctionnement général est relativement simple. Dans les deux cas, il s’agit d’émettre un champ électrique et de voir la diminution d’intensité qu’il y a en retour. Elle est directement proportionnelle à la teneur en eau du matériau.
L’humidimètre à pointes est généralement plus précis et plus économique que l’humidimètre de contact. Il existe aujourd’hui des modèles mixtes, qui permettent de faire la recherche du point le plus humide sans contact, puis des mesures précises avec les pointes.
Il existe également des humidimètres qui combinent les deux techniques, par exemple l’humidimètre mixte : à pointe et sans contact.
L’hygromètre
Bien que l’on exprime le résultat sous forme d’humidité relative, l’humidité dans l’air se mesure avec un hygromètre. Les hygromètres sont en règle générale un boîtier équipé d’une sonde grillagée pour capter l’air ambiant.
En général les hygromètres sont également munis de thermomètres d’ambiance. Certains modèles calculent alors le point de rosée, qui est pour le taux d’hygrométrie mesurée la température à laquelle l’air devient saturé et donc où l’eau se dépose sur les surfaces.
Le matériel de suivi
Il peut être également nécessaire de suivre l’évolution de l’hygrométrie dans le temps afin de comprendre le fonctionnement d’un bâtiment ou d’un système de ventilation. Pour ces applications, il existe soit des hygromètres enregistreurs soit des modules d’enregistrements qui peuvent être lus en temps réel (avec ou sans fil) ou être lus ensuite. Voici quelques exemples :
CHOIX DU MATERIEL
Les principaux points à déterminer pour choisir sont :
- la nécessité d’un hygromètre ou d’un humidimètre
- la capacité d’enregistrer des données ou non
- un monitoring permettant de vérifier à chaque instant les données et de voir la progression dans le temps
A savoir
Il existe des appareils de mesures combinant à la fois les fonctions de l’humidimètre et de l’hygromètre et permettant les applications suivantes :
- Mesurer le taux d’humidité de l’air
- Dimensionnement du système de ventilation
- Mesurer le point de rosé dans un matériau (hygro-thermomètre)
- Mesurer l’humidité dans un matériau
- Recherche de fuite par des défauts d’étanchéité
Ci-contre : un appareil de mesure de l’humidité 5 en 1, humidimètre à pointe et sans contact, thermo-hygromètre et thermomètre infrarouge.
COUT
Les coûts varient bien évidemment selon les fonctionnalités de l’appareil.
Un humidimètre peut varier de moins de 100€ à 500 € environ.
Les hygromètres varient de 150 € à 400 € pour un modèle complet étant également humidimètre et donnant des températures surfaciques, le point de rosée et la garde au point de rosée.
Les appareils multifonctions coutent entre 400 et 900 €.
Résumé :
Le choix du matériel dépend avant tout de l’utilisation qu’on en fait. Certains appareils permettent de mesurer à la fois l’humidité des matériaux et l’hygrométrie.