L’infiltrométrie est une des techniques clés de mesure pour améliorer l’efficacité énergétique dans le bâtiment. Au départ développée pour la gestion du confort dans l’habitat, elle est aujourd’hui également liée à un contexte règlementaire dans le domaine du Bâtiment Basse Consommation. Comment se déroule un test d’infiltrométrie ? Comment fonctionne une porte soufflante et de quoi se compose-t-elle ? Explications.
L’INFILTROMETRIE
Les terminologies sont nombreuses pour désigner les techniques de mesure d’infiltrométrie : mesure de l’étanchéité à l’air, mesure des infiltrations d’air, blower-door test, mesure de la porte soufflante, mesure des fuites d’air…
Il s’agit en fait de quantifier les fuites d’air (ou de gaz) d’une enveloppe « étanche » (bâtiment, étuve, salle blanche, salle à gaz extincteur…) et de mesurer leur débit.
Utilisé à titre précurseur en France depuis bientôt trois ans, le test d’infiltrométrie est :
- nécessaire pour obtenir le label BBC Effinergie (neuf)
- prévu pour le label rénovation BBC
- potentiellement prévu par la RT2012 comme obligatoire pour toutes les maisons neuves à partir de 2012. A suivre…
- indispensable pour l’optimisation de la consommation énergétique.
Le principe
On met le bâtiment à tester sous pression (ou dépression) à une valeur de différence de pressions connue (et mesurée – par exemple 50 Pascal), puis on mesure le débit d’air nécessaire pour maintenir cette pression. Ce débit est alors égal au débit des fuites du bâtiment.
Il convient ensuite de s’assurer que les mesures réalisées sont correctes. Des normes existent pour définir le protocole du test, en améliorer sa précision, définir comment on normalise le résultat pour pouvoir établir des comparaisons entre des bâtiments de différentes tailles et présenter le(s) résultat(s) d’une manière comparable, compréhensible et incontestable.
Par exemple le standard européen de l’habitat passif (norme EN 13829) prévoit une valeur n50 < 0,6 h-1. C’est à dire que pour une différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur de 50 Pa, le taux de renouvellement d’air doit être inférieur à 0,6 volume par heure.
La mise sous pression permet également de rechercher les fuites !
UN MATERIEL DE MESURE : LA PORTE SOUFFLANTE
La porte soufflante est par excellence l’appareil de mesures permettant de réaliser des tests d’infiltrométrie. Elle est conçue pour répondre à des normes et se compose de différents éléments :
Un ventilateur étalonné et muni des capteurs de pression: ce ventilateur est étanche (le flux d’air ne passe que par lui et ne permet pas les sorties d’air parasites). Les capteurs de pression mesurent la pression de l’air qui passe dans le ventilateur et l’étalonnage permet de mesurer le débit d’air de façon précise.
Un variateur de vitesse du ventilateur : permet de faire jouer le débit d’air qui passe dans le ventilateur.
Un cadre de porte ajustable permettant de s’adapter à la porte d’entrée et de l’étanchéifier, le plus souvent cette structure est en aluminium.
Une toile en nylon permettant de faire l’étanchéité du bâtiment tout en insérant le ventilateur.
Un double-manomètre différentiel pour mesurer d’une part le débit d’air dans le ventilateur et d’autre part la différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur de l’enveloppe testée.
Des accessoires et câbles de liaison, notamment un tuyau permettant de prendre la mesure.
Une liaison avec un ordinateur comprenant un logiciel de calcul qui permet de récupérer les données de mesures.Il est également possible en option de relier une mini-station météo permettant de connaitre les paramètres météorologiques (températures, humidité, vitesse de l’air, pression barométrique) afin de les prendre en compte dans les calculs.
Résumé :
Pour en savoir plus, vous pouvez visionner notre VIDEO – Infiltrométrie : monter une porte soufflante.