Au Québec, aucune obligation ne vient contraindre le vendeur, l’acquéreur ou le copropriétaire dans la réalisation de diagnostics immobiliers, il s’agit d’un marché libre sur lequel environ 200 inspecteurs (nos diagnostiqueurs immobiliers) interviennent. Rappelons que le Québec représente environ trois fois la France en superficie et compte 8 millions d’habitants dont la moitié environ se situe à Montréal.
Puisque les expertises ne sont pas cadrées par une législation contraignante, comme en France, le champ d’application est beaucoup plus vaste. Elles sont donc beaucoup plus techniques et réalisées par des personnes qui ont suivi des formations longues en techniques du bâtiment.
LE CONSTAT PREACHAT
Les professionnels qui interviennent sur ce marché viennent de différents horizons :
- les technologues en bâtiment: l’équivalent de nos techniciens supérieurs en bâtiment
- les architectes et les ingénieurs
- les inspecteurs sans diplôme initial
Il existe une forte distorsion de concurrence entre ces acteurs puisque n’importe qui peut s’improviser inspecteur préachat, sans aucune formation.
L’ordre des technologues constitue le corps le plus actif pour développer cette prestation préachat puisqu’il milite pour une vraie compétence des professionnels avec notamment une formation technique en bâtiment (de 2 ans) et une formation au métier d’inspecteur (d’environ 1 an).
LES EXPERTISES REALISEES LORS DES TRANSACTIONS IMMOBILIERES
Suite à un constat préachat, d’autres acteurs peuvent intervenir si besoin est. Ce sont :
- les laboratoires qui viendront faire des analyses dans le cadre des isolants de vermiculite (amiante), ocre ferreuse (problème de drains), pyrite (remblai des fondations), radon, contamination des sols, analyse de l’eau
- les entreprises de bâtiments qui peuvent intervenir quand des problèmes de structures apparaissent
- les évaluateurs agréés qui interviennent sur les évaluations du coût du logement
- les arpenteurs géomètres qui réalisent les certificats de localisation
LES EXPERTISES DES COPROPRIETES
Pour les plans de gestion comme pour les réceptions des parties communes (bâtiments neufs), les technologues constituent les intervenants majoritaires. Les architectes interviennent dans une moindre mesure.
LES AGENTS IMMOBILIERS : PRESCRIPTEURS INCONTOURNABLES
Rappelons que le métier d’administration de biens est peu présent au Québec, les copropriétaires prenant directement en charge cette gestion.
En revanche, pour les transactions immobilières, les agents immobiliers sont extrêmement actifs : ils réalisent pratiquement 80 % du total des transactions. Ce taux extrêmement élevé est en grande partie dû à un double effet :
- Les agents immobiliers ne prennent pratiquement que des mandats exclusifs.
- Les biens immobiliers sont tous partagés entre agents immobiliers à travers un fichier commun (MLS). Cela correspond à nos FFIP (Fichiers Français Immobiliers Professionnels).
Ainsi, l’agent immobilier conseille le propriétaire dans le choix des intervenants pour la transaction, qu’ils soient inspecteurs préachat, laboratoires ou entreprises du bâtiment.
Enfin, le commissionnement des agents immobiliers, par ces acteurs, ne semble pas exister : la notion d’indépendance des acteurs est fortement ancrée dans la culture nord américaine. Ce qui n’est pas toujours le cas en France !
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter tous nos articles liés au Québec.
Résumé :
Infodiagnostiqueur.com était partenaire du salon de l’immobilier et de la copropriété de Montréal (Québec) les 13, 14 et 15 novembre derniers.
Pour cette opération, nous avons encadré une délégation de diagnostiqueurs immobiliers, architectes, conseillers énergétiques et bureaux d’études pour venir échanger avec leurs homologues québécois.
Nous avons ainsi animé des tables rondes sur les pratiques autour du diagnostic immobilier et de l’expertise en bâtiment, de part et d’autre de l’Atlantique.