Jean-Michel Catherin, dirigeant de Testoon, répond aux questions sur les instruments de mesure dans le bâtiment : spécialisation, métrologie et financement. Une vidéo réalisée à l’occasion du Grand Circuit Contrôler le Bâtiment.
Retranscription
Est-ce qu’un même opérateur peut maîtriser l’ensemble des nouveaux instruments de prise de mesure et les logiciels associés ?
C’est un petit peu le dilemme. Chacun des fabricants apporte aujourd’hui des solutions qui sont pour chacune d’entre-elles de plus en plus facile à manipuler et de plus en plus économique. On fait des choses aujourd’hui avec des gens qui ont très peu de compétences et très peu de formation, alors qu’avant il fallait avoir des niveaux extrêmement élevés.
Après c’est plus une problématique de choix de marché. Mon expérience en tant que fournisseur de matériel, c’est qu’à un moment donné on ne peut pas tout faire. On l’a vu il y a quelques années : les diagnostiqueurs qui voulaient continuer à faire du diagnostic et faire de l’amiante, et puis faire de l’infiltrométrie… À un moment donné il fallait qu’ils fassent un choix parce que les investissements matériels, de formation, de certification, en temps font qu’on ne peut pas tout faire. Il faut malgré tout choisir ses marchés et ses cibles par rapport à l’écosystème dans lequel on est.
Faut-il assurer une maintenance régulière et l’étalonnage de ces nouveaux instruments ?
Il y a rien de nouveau dans le domaine. C’est à dire que les notions d’étalonnage existent dans certains domaines très précis, parce que il y a des enjeux liés à la précision de la mesure. Pour les professionnels qui font de l’infiltrométrie par exemple, il y a une loi qui dit qu’il faut atteindre un certain niveau d’étanchéité à l’air. Donc il faut pouvoir prouver qu’on atteint ce niveau d’étanchéité à l’air parce qu’il y a une mesure qui est derrière.
Dans d’autres cas, on travaille sur du visuel. Et de plus en plus l’information visuelle est plus une information qualitative qu’une information quantitative. Quand il s’agit de faire des plans avec une notion de volumétrie ou de taille, là c’est sûr que il est important de s’appuyer sur des technologies dont on maîtrise malgré tout la métrologie.
Maintenant, les technologies numériques font qu’un télémètre laser, par exemple, ça coûte tellement peu cher, que si jamais vous êtes dans un environnement où on vous dit de faire tous les trois ans un étalonnage de votre télémètre laser, ça coûte moins cher d’en acheter un nouveau que d’étalonner l’ancien…
Est-ce qu’un financement en leasing est une solution pour s’assurer d’avoir toujours la dernière version du matériel ?
Aujourd’hui c’est vrai que quand on veut s’équiper de nouvelles technologies et que c’est un investissement sur le futur, on a le choix entre l’investissement ou le financement.
En général, quand on est une entreprise qui a déjà pignon sur rue et qui dégage un certain cash flow, on peut s’autofinancer, mais ça peut toujours être intéressant de passer par de la location avec option d’achat. Le leasing a effectivement cet avantage que, si on est dans un domaine où la technologie avance suffisamment vite, on peut rentrer dans un circuit où au bout de trois ans on va pouvoir changer son appareil par une nouvelle technologie. Ce sont des choses que l’on voit par exemple en thermographie infrarouge ou dans le scanner laser. Mais c’est un pari sur le futur, parce que si la technologie est encore valable dans 5 ou 10 ans, souvent il est plus intéressant d’acheter que de louer.