S’il y a bien un sujet négligé dans le cadre d’une rénovation, c’est la ventilation. Renouveler l’air en permanence dans un logement n’est pas seulement une obligation depuis 1969 dans la construction. Il s’agit de faire en sorte que l’air intérieur pollué par la respiration des occupants (l’oxygène de l’air est nécessaire à l’inspiration et c’est du CO2 qui est expiré) et les polluants issus des matériaux du bâtiment, des meubles et des appareils soit bien évacué vers l’extérieur et qu’autant d’air « neuf » soit introduit.
Par ailleurs, les activités dans un logement génèrent une production de vapeur d’eau via la respiration (encore elle !), le lavage, la cuisson. La ventilation a donc pour but d’évacuer cette vapeur d’eau pour éviter qu’elle ne s’accumule et finit par se condenser sur les vitrages souvent plus froids que les murs, plafonds ou planchers. Mais ensuite également le long de ces parois, en particulier à certaines jonctions où se situent des ponts thermiques, points particulièrement froids en hiver.
Il faut donc ventiler suffisamment pour évacuer les polluants et la vapeur d’eau. Mais pas trop pour que cet aller/retour d’air extérieur froid entrant dans un logement puis rejeté n’augmente qu’à minima la facture de chauffage. Bref, un compromis à trouver entre économies d’énergie et qualité d’air intérieur et préservation de pathologies issues de la présence permanente d’eau à certains points du bâti.
Souvent, et particulièrement dans l’habitat ancien, aucun système de ventilation n’a été installé. Le renouvellement d’air est assuré par les défauts d’étanchéité des parois et des fenêtres (!), parfois par la présence d’orifices en façade munis de grille, et enfin par « aération » quotidienne en ouvrant les fenêtres. Ainsi, l’évacuation ponctuelle dans le temps des polluants et de la vapeur d’eau suffit pour obtenir une qualité d’air intérieur acceptable (mais souvent au détriment de la facture de chauffage).
Une fenêtre ancienne, fuyante, laisse infiltrer l’air extérieur vers l’intérieur du logement. La remplacer par une fenêtre neuve, performance et surtout bien étanche à l’air et à l’eau est une décision qui doit être prise après avoir bien réfléchi à la ventilation de la pièce, voire du logement dans son ensemble.
Sans précaution, après travaux de remplacement des fenêtres, les débits de ventilation risquent de baisser au point d’engendrer des condensations permanentes avec des conséquences désastreuses (cloquage des peintures, décollement des papiers, apparition de moisissures,…).