La thermographie est une technique permettant d’obtenir l’image d’une scène, d’un objet ou d’une personne par rapport à la chaleur dégagée. Cette technique utilise une caméra infrarouge pour révéler les zones froides et chaudes avec des couleurs. Dans le bâtiment, c’est un outil complémentaire et indispensable qui permet de détecter les déperditions de chaleur. Un bâtiment comme vous ne l’avez jamais vu !
PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
Comme la photographie numérique (ou argentique), la thermographie infrarouge a besoin d’un objectif (ou capteur). Au lieu de visualiser les couleurs que l’œil perçoit, c’est le spectre infrarouge qui va être traité par la caméra thermique. Ce spectre ne correspond que peu aux couleurs mais il réagit à l’émissivité (facteur d’émission) : quantités d’énergie contenue dans un matériau donné, c’est la capacité d’une matière à émettre et à absorber du rayonnement. La nature du matériau est donc un élément fondamental. Chaque matériau possède sa propre émissivité.
Un raccourci simple consiste à évoquer la mesure des températures de contacts.
Lorsqu’un matériau est sollicité thermiquement (le réchauffement de la dalle de plancher d’un immeuble par exemple), la chaleur se diffuse dans le matériau et chaque obstacle ou variation de composition du matériau sera rendu visible par la lentille infrarouge. Il s’ensuit l’apparition d’une zone plus ou moins chaude en surface par rapport au matériau voisin : la chaleur du plancher chauffé se diffuse dans la paroi verticale du mur. Le spectre des couleurs représente un écart de températures.
Les relevés de thermographie (thermogrammes) permettent donc d’obtenir, au moyen d’une caméra sensible aux rayonnements infrarouges, une image 2D mettant en évidence les variations de la température à la surface de l’élément inspecté.
LE SAVOIR FAIRE DU PROFESSIONNEL
Cette technique est très utile, mais nécessite une bonne maîtrise de la part du professionnel. En effet, l’utilisation de l’appareil mais surtout l’interprétation des données, présentent des difficultés.
Pour avoir des résultats satisfaisants, certaines règles de bon usage sont à respecter dans l’utilisation du matériel. En particulier, la caméra doit être bien réglée par rapport à la température apparente réfléchie (TAR), l’humidité relative et l’émissivité du matériau sur lequel l’inspection est en cours. L’émissivité variant avec la distance, les distances de prises de vues sont importantes. Par ailleurs, l’écart des températures entre l’intérieur et l’extérieur doit atteindre, selon les capteurs, au moins 12°C. Le non respect de cette condition risque d’engendrer des prises de vues infrarouges inexploitables, voir incohérentes.
Les résultats donnés par la caméra infrarouge ne sont pas évidents et demandent à être interprétés par le professionnel. Le rapport donne des indications sur l’état du bâti et sur les problèmes éventuels à investiguer.
DANS QUELS CAS UTILISER LA THERMOGRAPHIE INFRAROUGE ?
Les applications sont nombreuses et variées :
- détecter les défauts d’isolation,
- mettre en évidence les défauts de construction ou de montage,
- faire un bilan thermique,
- rechercher des structures masquées par des enduits,
- visualiser la structure d’un pan de mur en bois,
- rechercher des fuites dans un réseau de chauffage au sol,
- déterminer des zones potentiellement exposées à la prolifération de champignons,
- rechercher et localiser des infiltrations d’air aux abords des menuiseries…
Le professionnel pourra proposer l’utilisation de la thermographie infrarouge lors d’un audit thermique, d’un DPE ou d’une mission de conseil. Son rôle ne se limite pas à l’expertise et à l’utilisation d’un matériel perfectionné, il doit pouvoir interpréter les thermogrammes et surtout les expliquer de façon pédagogue.