Fabienne Gastaud, présidente du Club Smart Grid Côte D’Azur, présidente de la commission Energie de la CCI Nice Côte D’Azur et dirigeante de la société WIT, spécialisée dans la gestion technique et énergétique du bâtiment.
Quel est le rôle du Club Smart Grid ?
La CCI a créé le Club Smart Grid en 2014 pour centraliser tous les acteurs de l’économie smart grid, qui interviennent sur l’insertion des énergies renouvelables, le développement et l’exploitation des réseaux, la valorisation des données, la gestion active de la demande, ou encore sur les études. En promouvant les smart grids, le Club a pour ambition de faire de notre territoire une référence en termes de réseaux intelligents. Nous profitons de l’Eco Vallée qui se construit et la réglementation va dans notre sens avec les futurs obligations de la RT 2020.
Quelles actions mène-t-il ?
L’organisation du Club est structuré en quatre groupes de travail. Le groupe « Communication » est en charge de la promotion du savoir-faire. Il offre de la visibilité à la filière en établissant un annuaire des membres et en participant à des salons et rencontres business. Le groupe de travail « Prescription » définit les exigences pour qualifier un bâtiment « smart grid ready » et identifie les coûts liés aux projets. La Commission de la « Route du savoir-faire » a quant à elle élaboré une road map interactive répertoriant tous les projets identifiés smart grid, accompagnés d’un descriptif complet et de retours d’expériences. Enfin, la Commission « Formation » cartographie les nouvelles compétences dont a besoin l’écosystème afin de déterminer les formations existantes ou à créer.
Comme définissez-vous actuellement un bâtiment « smart grid ready » ?
La définition de ces bâtiments intelligents s’établit sur plusieurs axes. Le bâtiment rend-il l’utilisateur acteur de sa consommation en lui donnant les moyens d’agir lui-même ? Réduit-il le coût global de la facture énergétique ? Intègre-t-il des énergies renouvelables et des capacités de stockage ? Réduit-il les émission de CO2 ? Intègre-t-il les services de réseaux énergétiques intelligents ? A partir des réponses à ces questions, nous pouvons déterminer le niveau d’efficience du bâtiment. Un bâtiment « smart grid ready » peut donc se caractériser par du comptage, du pilotage, du stockage, de la mobilité électrique et de la production d’énergies renouvelables. Surtout, il va communiquer avec d’autres bâtiments et des écoquartiers, jusqu’à la ville intelligente.
Les électriciens sont-ils bien positionnés sur ce type de projets ?
Ils sont même au cœur des chantiers smart grids ! On croit souvent que les smart grids sont réservés aux bâtiments neufs mais les électriciens se rendent rapidement compte qu’il y a énormément de choses à faire sur les bâtiments existants. La multiplication des process pour faire des économies d’énergie s’accompagne de plus de câblage et de matériels à faire communiquer entre eux.
Interview réalisée dans le cadre de la Conférence des Électriciens en régions