L’ère du Smart & Green Building est advenue, les acteurs de l’immobilier attendent désormais un bâtiment intelligent et écoresponsable, conscients de la valorisation que cela confère à leurs offres immobilières sur le marché et de la nécessité de répondre à des réglementations et labels écologiques de plus en plus exigeants en regard de la performance énergétique et du développement durable.
Avec raisons, quelques chiffres font mal :
- La communauté européenne estime que les bâtiments constituent le plus gros poste :
- De consommation électrique avec 43% de l’électricité européenne consommée
- D’émission carbone avec 66% des émissions globales européennes
- L’ONU a annoncé en 2012, la pénurie du cuivre d’ici 38 ans au rythme de consommation actuelle.
Pour qu’un bâtiment devienne « intelligent », il va falloir le doter de systèmes communicants, afin d’en optimiser son exploitation, sa dépense énergétique et ses émissions carbone ainsi qu’offrir de nouveaux services à son gestionnaire et à ses utilisateurs.
La multiplication des systèmes, la sobriété énergétique et la pénurie annoncée du cuivre, rendent caduc le principe appliqué jusqu’alors où chaque système disposait de son propre câblage et réseau.
Limiter l’usage du cuivre signifie, employer plus de fibres optiques, mutualiser l’usage du cuivre restant pour à la fois communiquer et conduire l’énergie et de ne construire plus qu’un seul réseau physique pour y intégrer tous les systèmes basés sur une technologie réseau commune.
Le luminaire LED connecté sur réseau Ethernet-IP (Internet Protocol) est une première illustration de l’application du principe de mutualisation de l’exploitation des ressources, tout en apportant un système d’éclairage moins gourmand en énergie et d’une durabilité nettement supérieure.
En effet Ethernet permet également d’alimenter le terminal avec une puissance allant jusqu’à 30 W et bientôt 60 W.
Du coup le luminaire LED, devient aussi borne WiFi, interface LiFi (Light Fidelity) ou radio pour communiquer avec les objets alentours, détecteur de présence et photomètre, etc. et surtout le réseau basse tension qui les alimentait, disparait !
De plus il est déjà certain, que la LED connectée n’est que l’éclaireur de l’armée des systèmes et autres objets connectés qui vont déferler sur le bâtiment de demain.
Il faut prendre l’émergence de ce nouveau système comme un signe avant-coureur de la mutation profonde que va devoir accomplir le métier d’électricien, en s’imprégnant profondément d’une culture courants faibles, Ethernet et IP.
Cela signifie pour les électriciens devoir faire d’énormes efforts de formation, sous peine de se faire prendre des parts de marché par d’autres acteurs ayant une connaissance transversale des fluides d’énergie et de communication du bâtiment, penser pouvoir résister à l’évolution technologique est illusoire.
Certains verront dans l’évolution vers des systèmes et objets connectés, requise par le Smart & Green Building, l’annonce funeste de la fin du métier d’électricien qu’ils ont toujours connus et d’autres au contraire y verront là l’opportunité du développement d’un nouveau marché et les uns comme les autres auront raison.
En tout état de cause la LED connectée constitue une opportunité rêvée, pour le rapprochement des métiers des courants fort et faibles et des syndicats professionnels représentant ces métiers.
Le Smart & Green Building est un nouveau défi pour nos professions, il est temps que leurs savoir-faire respectifs se combinent pour être en capacité d’y répondre et nos syndicats professionnels sont pour cela des acteurs indispensables, pour informer les entreprises des évolutions de leurs marchés, appréhender leurs nouveaux besoins en formations et qualifications et ainsi défendre nos professions en les menant vers le marché du bâtiment connecté et écoresponsable.
Gilles Genin
BET Ingetel
S2ICF