Les systèmes LED emploient une technologie totalement différente des éclairages halogènes et fluorescents. En conséquence, les outils de mesure photométrique ont évolué. Si le prix de ces nouveaux outils est plus élevé que les anciens, les professionnels qui s’en équipent bénéficient d’informations plus exactes à montrer à leurs clients, mais aussi de nouveaux débouchés grâce à des valeurs de plus en plus demandées concernant la couleur émise.
Avec l’éclairage LED, la nature de la lumière est très différente de celle émise par les anciennes technologies. La grande différence se fait au niveau du spectre lumineux. Fonctionnant en portant à incandescence un filament, une lampe halogène a toujours le même spectre lumineux. Le fonctionnement d’une LED est quant à lui plus complexe : c’est un composé électronique qui émet de la lumière à partir d’une excitation électrique. Pour obtenir une lumière blanche, plus proche de celle d’une lampe à incandescence, une couche de phosphore est appliquée sur une LED bleue. Mais là où l’halogène n’offrait qu’un blanc chaud, la variation de l’intensité de la LED permet de générer soit un blanc froid, soit un blanc chaud. L’utilisation d’un spectromètre devient ainsi nécessaire pour connaître les différents tons de couleurs que donneront les LED.
Mesurer le spectre lumineux
« Actuellement, tous les appareils sont étalonnés avec des lampes halogènes. C’est la seule référence reconnue internationalement. Il n’existe pas encore de source étalon à LED car elles ne sont pas assez reproductibles », explique Jérôme Castay, directeur administratif et commercial de Pro-Lite Technology France, société spécialisée en photométrie et mesure de la lumière. « Or, l’halogène émettant très peu de signal dans le bleu par rapport aux LED, on observe une erreur dans la partie bleue du spectre. Le résultat sera plus proche de la réalité en effectuant les mesures avec un luxmètre équipé d’un spectrophotomètre ».
Si ces outils sont plus chers que les anciens modèles, ils permettent de vérifier de nouvelles valeurs de plus en plus demandées par les usagers : la température de couleur et l’indice de rendu de couleur (IRC). « Ces deux éléments sont à la mode car on peut à présent choisir la couleur que l’on souhaite avec les LED », témoigne Jérôme Castay. La température de couleur voulue dépendra avant tout de l’usage qui sera fait de la lumière. Un blanc froid (4000-7000K) se rapproche du rayonnement du soleil au zénith et garde le corps éveillé. Il sera plus approprié pour un lieu de travail. A l’opposé, un blanc chaud (2500-3500K) fournit une lumière similaire à celle du crépuscule : idéal pour un espace de repos comme un salon ou une chambre.
L’IRC permet quant à lui de connaître la capacité de la source lumineuse à bien rendre les couleurs. Avec la nouvelle méthode de calcul TM-30, cet indice donne à présent des valeurs mieux adaptées aux LED et plus fidèles à ce que le cerveau humain perçoit réellement. Les installateurs équipés d’un luxmètre-spectrophotomètre, tout aussi compact que les modèles traditionnels, sont ainsi en mesure de vérifier ces valeurs et de répondre aux nouvelles attentes de clients de plus en plus exigeants.
Une mesure plus complète de la distribution lumineuse
Les spectromètres s’intègrent également au sein d’outils plus volumineux, comme les goniophotomètres. Ces appareils peuvent à présent mesurer la distribution lumineuse d’un luminaire de manière plus pointue en donnant la variation colorimétrique en fonction des angles d’émission. Les bureaux d’études peuvent ainsi générer des fichiers IES ou LDT plus détaillés pour leurs simulations sur logiciel de l’éclairage des bâtiments.