Six mesures ont été annoncées hier pour tenter de rendre plus fiable un DPE largement décrédibilisé. La profession sera davantage contrôlée, le DPE plus argumenté et, pour éviter les fraudes, le ministère a mis en ligne un annuaire permettant de vérifier qu’un diagnostiqueur est bien certifié.
MONTEE EN COMPETENCE
Par ailleurs, l’Etat s’attelle à la montée en compétence du secteur, soit 7.500 diagnostiqueurs exerçant en majorité dans des entreprises de moins de 3 personnes. Le niveau de l’examen de certification sera relevé, les diagnostiqueurs devront être bac + 2 et ils seront astreints à une formation continue. Ils doivent par ailleurs repasser leur certification tous les cinq ans et la première vague de « réexamen » interviendra l’an prochain. Pour éviter les fraudes, le ministère a récemment mis en ligne un annuaire (« diagnostiqueurs.application.developpement-durable.gouv.fr ») permettant de vérifier qu’un diagnostiqueur est bien certifié et d’avoir accès à ses coordonnées.
« Ces mesures sont sans surprise : elles précisent simplement les annonces faites en octobre 2010, juge Benoît Fauchard, en charge de la thématique DPE à la Fnaim. Mais il reste des zones d’ombre, notamment le contenu et les modalités de la formation continue obligatoire. » La question est sensible, car la formation n’est pas gratuite. « Le coût de la recertification devrait être, en incluant la formation, de l’ordre de 10.000 euros par opérateur, estime Xavier Faure. Il est donc probable que ceux approchant de la retraite y renonceront.»
Si le secteur est jeune (le premier diagnostic, l’amiante, date de 1996 et le DPE de 2006), ce n’est pas le cas des diagnostiqueurs : ils sont généralement issus de reconversions professionnelles, la moyenne d’âge du secteur est de 47 ans et les mesures annoncées engendreront probablement le départ de la première génération, ceux reconvertis à 50 ans dans les années 1990.
Source Les Echos 14/09/2011 – Myriam Chauvot