Le bâtiment intelligent et tous les termes associés sont bien souvent galvaudés. Explication de ce phénomène qui semble être prometteur d’avenir pour l’immobilier. Les électriciens sont, en quelque sorte, les vigies cette révolution.
Le Bâtiment intelligent signifie tout bâtiment dans lequel l’introduction des nouvelles technologies, notamment le numérique, apporte des services dont l’usager a besoin.
On entend aussi par bâtiment intelligent, un bâtiment à énergie positive ou basse consommation, c’est à dire un bâtiment qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Sa définition est celle d’un bâtiment doté d’un ensemble de technologies innovantes et intelligentes permettant d’améliorer de manière globale ses performances en termes d’efficacité énergétique. Actuellement, il n’existe pas de modèle prédéfini de ce type d’habitat, c’est pour cela que les termes fleurissent sur le web et sont galvaudés par un tas d’anglicisme et de définitions.
Selon une étude de l’Ademe de 2012, le secteur du bâtiment tertiaire résidentiel est le premier poste de consommation énergétique en France représente 44% de la consommation nationale devant les transports (32%), soit 120 millions de tonnes de dioxyde de Carbonne, le quart des émissions nationales.
La conception du bâtiment intelligent implique d’abord l’intervention d’un architecte capable de prendre en compte la performance énergétique (compacité, orientation, apports solaires, etc). Le niveau d’isolation et d’étanchéité à l’air est une deuxième condition. Mais aujourd’hui en dehors de la construction, c’est l’usage du bâtiment qui est également à maîtriser. Il est le plus souvent équipé d’automatismes (gestion des volets, de la ventilation, gestion des équipements de chauffage) le rendant réactif aux conditions extérieures (climat). Le bâtiment devient donc un objet connecté.
Le label « Ready to services » a pour objectif l’interopératibilité des solutions proposées, analyser les méta-données d’un bâtiment afin de tenter de réduire sa consommation énergétique tout en améliorant le confort des usagers. Il doit notamment permettre de répondre aux ambitions de la RT2020, pour laquelle le niveau de performance énergétique serait proche des « bâtiments à énergie positive » ou BEPOS actuel, soit environ 90% de consommation.
De belles opportunités pour les électriciens
L’électricien est l’artisan, au sens premier du terme, d’une révolution, celle du bâtiment intelligent et de l’efficacité énergétique, c’est en effet ce professionnels qui va installer et assurer la maintenance de toutes ces solutions numériques qui permettront d’atteindre les objectifs de transition énergétique. Révolution de taille, le secteur du bâtiment étant le plus gros consommateur d’énergie.
Les installations électroniques s’ouvrent à plus d’ergonomie, de fonctionnalités et de technicités. Les préoccupations énergétiques ont gagné du terrain et imposé de nouveaux standards. Ce nouveau cadre ouvre de belles perspectives aux électriciens, d’autant que la profession aura besoin d’une main d’oeuvre dans les prochaines années, le ministère prévoit même un déficit structurel de 15 à 20 000 emplois par an, dû aux nombreux départs à la retraite et au manque de personnes qualifiées.
Sans parler des compteurs intelligents Linky, dont 35 millions devraient être installés d’ici 2020. Un marché évalué à 1,5 milliards d’euros. Certaines petites structures d’électriciens craignent de ne pas prendre une partie de ce marché d’installation face aux grosses sociétés d’installation électriques.
L’électricien a une place centrale car il est celui qui conseille les clients sur les nouveaux produits permettant de réduire sa consommation énergétique, il opère également un suivi et un contrôle des installations. La loi pour la croissance verte, volonté politique d’améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments, peut aussi appuyer cette transformation, et soutenir l’évolution du métier d’électricien. « Le métier d’électricien ne sera plus le même », prédit d’ailleurs Gianbeppi Fortis, président du directoire de Solutions 30, société spécialiste des services d’installation et de maintenance liés aux nouvelles technologies.
La révolution électrique est en ordre de marche, c’est le moment de rentrer dans le cortège.