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Un chargé d’affaires témoigne : le métier de l’électricien en pleine mutation

Chargé d'affaires électricité Baptiste Vandewalle

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Avec plus de quinze années d’expérience dans le secteur, et aujourd’hui chargé d’affaires et chef du service travaux logement au sein de l’entreprise Bédier, Baptiste Vandewalle, 36 ans, occupe un poste d’observation sur le métier d’électricien, les entreprises du secteur, et leurs évolutions. Et pour lui, il n’y a pas à tergiverser : “Être électricien ne suffit plus. Aujourd’hui, il faut être à la fois spécialiste dans la domotique, les énergies renouvelables et connaître le réseau informatique.”

Quel est votre parcours et est-ce le parcours type d’un électricien ?

J’ai d’abord opéré au bureau des méthodes chez Nomel Textron industries, leader dans la fabrique d’écrou et de visses, pour gérer l’optimisation des machines. En 2001, je suis entré chez CONSUEL (Comité national pour la sécurité des usagers de l’électricité) comme vérificateur. J’étais alors en charge de la conformité des installations électriques dans le secteur du logement. J’ai rejoint l’entreprise Bédier en 2006 en tant que conducteur de travaux puis chargé d’affaires électricité, où j’ai depuis un an évolué vers le poste de chef du service travaux logement.
Mon parcours correspond, en effet, à la progression type d’un salarié électricien qui s’investit et reste à l’écoute de l’évolution et des problématiques de son métier : technicien, chef de chantier, conducteur de travaux puis, chargé d’affaires.

Quelles sont les compétences et qualités requises d’un chargé d’affaires électricité ?

Compétences techniques, valeurs humaines, expérience, écoute, curiosité et bon sens commercial. Il faut savoir réaliser des chiffrages, décrocher des marchés, manager du personnel, être l’interface relationnelle entre son supérieur hiérarchique (gérant dans mon cas) et le représentant du maître d’ouvrage, assurer un suivi de chantier et une relation client post-opération. Le rôle de conseiller est aussi très important pour orienter le client vers les meilleurs choix possibles en fonction de ses attentes.

Que propose l’entreprise Bédier et quel est son profil d’entreprise ?

L’entreprise Bédier emploie quarante-sept salariés et figure parmi les premières entreprises d’Île-de-France dans son domaine d’activité : les travaux en milieu occupé. Elle appartient au groupe Rougnon qui rassemble des sociétés complémentaires dans le domaine du second œuvre technique et propose à ses clients des solutions complètes et adaptées.
Bédier propose spécifiquement la maintenance multitechnique (plomberie-robinetterie, électricité, serrurerie, menuiserie), le dépannage et les travaux en plomberie et en électricité, les travaux de rénovation en tous corps d’état. Nos principaux clients sont des bailleurs sociaux, des aménageurs d’espace et des syndics de copropriété.

De votre point de vue de chargé d’affaires électricité, quelles sont les évolutions actuelles du métier de l’électricien et les perspectives à venir ?

La domotique ! On ne peut y échapper et c’est la raison pour laquelle un électricien n’est plus seulement électricien aujourd’hui. L’évolution du métier vers la domotique est en premier lieu une nouvelle opportunité de développement dans un contexte économique en berne. C’est ensuite une évolution générale à laquelle on ne peut échapper : le monde avance et il faut avancer avec ! Le tout domotique correspond au vieillissement de la population : avec le papy boom, toute technologie favorisant le maintien à domicile des personnes âgées est amenée à se développer de manière exponentielle. Un signe du temps : la fabrication des radiateurs électriques connectés au Wifi restait encore confidentielle il y a un an. Depuis, les fabricants les produisent en série. On pousse à la domotisation de tous côtés : les fabricants développent leur offre, les clients sont de plus en plus informés sur ce sujet et demandeurs. Aujourd’hui, un électricien doit donc, non seulement, cumuler les fondamentaux de l’électricité mais aussi, savoir programmer et dépanner via l’informatique.

La seconde tendance, qui n’est pas à sous-estimer et qui impacte déjà le métier, est la transition énergétique fondée sur l’économie d’énergie. Symptôme : le renouveau du photovoltaïque.
Son rendement était jusqu’à encore récemment trop faible pour être intéressant et l’investissement en installation photovoltaïque coûtait deux fois plus cher que le gain résultant de la production d’énergie, d’autant qu’ErDF avait considérablement baissé ses tarifs de rachat de l’électricité produite. Le retour au photovoltaïque est certes lié à l’impulsion politique globale en faveur des énergies renouvelables, mais la baisse du coût de fabrication des panneaux n’est pas non plus à négliger. Et l’on connaît le refrain de ce cercle vertueux : le prix d’achat baisse, la demande augmente, ce qui fait baisser les prix à nouveau.
Voyez donc La Défense à Paris ! Les vitres des buildings comprennent à présent des panneaux photovoltaïques à l’intérieur même du verre. Un autre exemple flagrant d’économie d’énergie : la led. Cette source lumineuse ne consomme pratiquement plus d’énergie et nous savons tous que la meilleure économie d’énergie qui soit est celle que nous ne consommons pas. Nous pourrions encore parler des installations de chauffage maintenant équipées de détecteurs présence.

Ajoutons à cela la fibre optique, et nous avons là, la nouvelle trilogie de l’électricien : domotique, énergie et communication.

Et concernant le paysage des entreprises spécialisées en électricité, quelles évolutions constatez-vous, de la plus petite entreprise familiale jusqu’aux grands groupes ?

Comme dans beaucoup de secteurs d’activités et depuis un bon moment déjà, le mot d’ordre est le regroupement. Deux phénomènes : soit les petites et moyennes entreprises se font absorbées par de grands groupes, soit des entreprises aux corps d’état complémentaires se regroupent pour présenter une offre globale de proximité. L’entreprise Bédier pour laquelle je travaille en est un bel exemple. En ce qui concerne la concurrence, elle se fait surtout au niveau européen puisque beaucoup d’appels d’offres sont maintenant ouverts aux autres pays de l’Europe. Et nous trouvons des entreprises concurrentes provenant, le plus souvent, des pays de l’Europe de l’Est.

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