“Énergiser” le bâtiment, c’est également faire en sorte qu’il puisse s’adapter au mieux aux nouveaux modes de vie et, désormais, de déplacement. Les véhicules électriques, pour s’intégrer dans notre quotidien d’automobilistes, doivent avant tout trouver leur place dans notre quotidien d’habitants. Sur Paris, la société ROGELEC a ainsi fait le choix de se spécialiser dans l’installation des infrastructures de recharge des véhicules électriques (IRVE). Rencontre avec son dirigeant, Etienne M’BARGA.
Pouvez-vous nous présenter votre société ?
ROGELEC est une entreprise unipersonnelle créée en 2010, implantée à Paris, dans le 19ème arrondissement. Je suis spécialisé dans la rénovation des installations électriques, avec une expérience conséquente dans la mise aux normes des installations électriques, de la mise en sécurité, et des économies d’énergie. Je suis certifié RGE QUALIFELEC. Ma clientèle est composée à la fois de particuliers et de professionnels et j’ai le statut d’installateur électrique qualifié « Logement-Commerce-Petit Tertiaire » auprès de QUALIFELEC.
Comment envisagez-vous l’évolution des 5 grands marchés en développement que sont l’autoconsommation, le bâtiment connecté, les IRVE, la fibre optique, et les réseaux de communication ?
Pour une petite structure comme la mienne, certains de ces marchés sont désormais inaccessibles sans une formation assez longue et très onéreuse. Par exemple, s’il est incontestable que la domotique et tout ce qui concerne les bâtiments connectés sont des marchés porteurs, le fait est qu’énormément de grands et moyens acteurs se sont déjà positionnés. Dans ces conditions, il est très compliqué pour une petite structure de s’y faire une place sans y consentir des investissements très conséquents.
En ce qui concerne l’autoconsommation, on peut tirer les mêmes conclusions : les places ont été prises très rapidement par les « grands » du secteur, et la complexité des systèmes d’aides, par exemple, nécessite trop de travail en back-office pour une petite entreprise. La fibre optique est un secteur dont le déploiement sur Paris est déjà bien entamé, ce qui nécessiterait d’aller chercher des nouveaux marchés trop loin de Paris. Et là, c’est complexe quand on travaille seul. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de me spécialiser dans l’installation des infrastructures de recharge des véhicules électriques.
Comment avez-vous abordé cette nouvelle activité ?
A la fois par l’observation des changements de modes de déplacement à Paris, et aussi pour répondre à des demandes de clients. Pour l’essentiel, les demandes qui me sont faites viennent de syndics de copropriété que je compte parmi mes clients réguliers et qui, eux aussi, ont bien saisi les changements en cours dans la capitale en ce qui concerne les modes de déplacement. Entre la chasse aux véhicules diesel, aux véhicules anciens, et les incitations à se déplacer de manière « propre » ou collective, on comprend que la question des véhicules électriques va devenir centrale dans les années qui viennent. Et, inévitablement, la question de la recharge de ces véhicules va se poser dans la foulée : comment recharger un véhicule chez soi ?
C’est un domaine qui m’a séduit car il ne nécessite pas un investissement trop important pour pénétrer le marché, et que, pour le moment, il reste un marché de niche. Tout en restant relativement simple sur le plan technique pour un installateur généraliste : une IRVE s’installe un peu comme une prise de courant, en tirant un câble à partir du tableau électrique vers un petit potelet qui est mis sous tension et qui contient la prise de courant. S’agissant de puissances pouvant aller jusqu’à 32 ampères, il y a bien sûr une réglementation particulière à respecter, notamment pour les protections des circuits. Sur le plan commercial, il y a assez peu d’informations sur le sujet pour les particuliers, et les copropriétés avec parkings privatifs sont idéales pour commencer un démarchage. Et le bouche-à-oreille aide beaucoup sur le sujet…
Mais au vu des efforts qui sont demandés en termes d’écologie, la généralisation des véhicules électriques est inévitable. Sur Paris, nous en voyons de plus en plus pour les particuliers. Autant de « signaux » qui laissent à penser que l’on a vraiment affaire à un marché d’avenir, qui peut être exploité par les TPE et les PME.