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Repérage amiante : bien connaître la localisation des matériaux amiantés, mais également ceux qui n’en contiennent pas

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Si le rapport de repérage amiante renseigne d’abord les maîtres d’ouvrage sur la localisation d’amiante dans un bâtiment, il est tout aussi important de savoir où il n’y en a pas. Une bonne définition des ZPSO permet de bien circonscrire l’étendue de la zone amiantée, et ainsi d’éviter de réaliser des travaux de sous-section 4 sur des segments exempts d’amiante. Explication avec Thomas Lesser, dirigeant de Sath Développement.

Thomas LESSER

Dirigeant
SATH DÉVELOPPEMENT

Peut-on optimiser la réalisation d’un rapport de repérage ?

L’arrêté du 16 juillet 2019 relatif au repérage de l’amiante avant certaines opérations réalisées dans les immeubles bâtis précise les conditions dans lesquelles est conduite la mission de repérage et ce que doit contenir le rapport. Cette réglementation, qui commence à bien se mettre en place par la filière, est naturellement plus attachée à révéler la localisation d’amiante dans une zone donnée que sa non présence. Or, cette information est tout aussi importante pour certains maîtres d’ouvrage qui n’ont pas d’équipes d’entretien / maintenance formées sous-section 4 et qui souhaitent intervenir uniquement sur les zones exemptes d’amiante.

La problématique est la suivante : comment délimiter le plus finement la zone sur laquelle ces équipes peuvent intervenir sans risque d’exposition ? La réponse est dans la question : le périmètre de repérage et plus particulièrement les zones présentant des similitudes d’ouvrage (ZPSO) doivent être préalablement bien définis.

Pour reprendre la définition inscrite dans l’arrêté, une ZPSO “s’entend d’une partie d’un immeuble bâti dont les ouvrages ou parties d’ouvrages sont semblables. La définition de ZPSO permet à l’opérateur de repérage d’optimiser ses investigations en réduisant le nombre de prélèvements devant être réalisés pour analyse.” Dans notre problématique, il s’agira d’aller plus loin en affinant autant que possible la surface des zones susceptibles de contenir de l’amiante.

Comment définir les ZPSO ?

Pour un opérateur de repérage tout comme un maître d’œuvre (MOE), il est indispensable de comprendre comment est construit le bâtiment. Dans nos métiers, la première chose à faire lorsque l’on entre dans un bâtiment et un local est d’observer si les murs sont composés des mêmes matériaux : si ce n’est pas le cas, ils ne pourront être inclus dans la même ZPSO. C’est d’autant plus difficile de prime abord que les murs ont souvent un aspect identique de par leur finition, sans toutefois être composés des mêmes matériaux.

Lorsque les analyses révèlent du positif et du négatif, c’est peut-être le signe que l’opérateur a manqué un détail. On peut alors envisager de diviser la ZPSO en deux. Sur une opération dans laquelle j’intervenais récemment, une zone de 500 m2 a été requalifiée en une surface 10 m2.

Le point fondamental du travail du diagnostiqueur, ce n’est donc pas tant de savoir combien de prélèvements devront être réalisés, mais de définir un bon zonage. Cela exige de faire des sondages ou des investigations plus poussées avant de prélever.

Le MOE a-t-il un rôle à jouer pour déterminer les ZPSO ?

Les ZPSO sont définies par l’opérateur de repérage, mais le MOE peut très bien donner son avis en amont ou en aval. Par sa connaissance du bâtiment, ce dernier est à même d’identifier des incohérences bien souvent liées à un zonage trop large. Les ZPSO pouvant être adaptées au cours de la mission, il engagera des investigations plus fines pour limiter les zones considérées comme amiantés.

Quelle est votre expérience dans le domaine de l’amiante ?

Je travaille depuis douze ans dans ce domaine. J’ai d’abord exercé en tant que référent technique amiante dans une importante société de désamiantage pendant cinq ans de 2010 à 2015. Jusqu’en 2020, j’ai dirigé un bureau d’études TCE de 12 personnes où j’ai créé un service Maîtrise d’œuvre Amiante. En décembre 2020 j’ai décidé de travailler seul en tant que MOE amiante. J’exerce également une activité de formation et d’audit des entreprises certifiées pour le désamiantage.

Depuis ces années et encore aujourd’hui, je participe activement aux réflexions et groupes de travail au niveau national sur la problématique amiante. Dernièrement, j’ai piloté pour le SYRTA (en association avec le SeDDRE) la rédaction des 14 Règles Techniques à destination des professionnels du désamiantage, en cours de publication. Ces actions me permettent de rencontrer régulièrement les représentants des pouvoirs publics et des organismes de contrôle et de prévention qui s’occupent de l’amiante.

Ces expériences, le suivi des travaux réglementaires et les discussions avec les confrères – hors cadre concurrentiel – m’offrent une vision transversale de la filière : du repérage amiante aux travaux sous-section 3 (SS3) ou sous-section 4 (SS4) jusqu’à la gestion des déchets. J’attache une attention particulière à la conception des opérations de traitement de l’amiante où il y a nécessité de gérer conjointement contraintes budgétaires et techniques.

Je demeure également très présent sur les chantiers, sur lesquels je me déplace en tant que maître d’œuvre ou en tant qu’auditeur.

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